Meta, Apple, Xiaomi… Quand les lunettes IA offrent un nouveau regard sur la tech
Après des années de promesses non tenues, les lunettes connectées prennent enfin leur élan. En 2010, seuls quelques aficionados de la tech s’étaient laissés tenter par la première paire de Google Glass. Il aura fallu attendre les Ray Ban Meta, lancées en 2022, pour que le concept trouve (timidement) son public. En effet, c’est Mark Zuckerberg qui a réussi à se faire une place sur ce marché notamment grâce à son prix abordable. Cette année, elles sont encore plus accessibles puisqu’elles coûtent environ 500 euros. Et il semblerait qu’il ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. Alors, ces lunettes vont-elles devenir un nouvel outil de communication ou sont-elles une manière d’envahir tout simplement nos vies ? The New Siècle s’est interrogé.
Grâce aux lunettes IA, Meta veut faire de la vision un nouvel écran
Deux ans après le lancement de ses premiers modèles, Meta a dévoilé en septembre trois nouvelles versions. De quoi continuer à être le leader du marché. Objectif, simplifier notre quotidien. En effet, ces lunettes permettent d’avoir une IA disponible du matin au soir même sans Wifi, de prendre des photos sans sortir son smartphone de sa poche et d’écouter de la musique discrètement grâce à ses hauts parleurs intégrés.
Un succès qui donne des coups d’accélération chez Apple, l’un de ses concurrents. Sa première version, qui n’est pas encore sortie, semble similaire à celle de Meta puisqu’elle mise sur les interactions vocales et l’IA générative, avant une version équipée d’un écran prévue pour 2028. Reste à voir si ces lunettes auront un design élégant comme la plupart des Ray Ban ? Xiaomi, lui, se positionne sur l’entrée de gamme avec une paire annoncée à 240 euros. Mais la commercialisation hors de Chine reste pour le moment incertaine.
Quand les lunettes IA deviennent une extension de notre quotidien
L’ambition de ces géants est claire. Faire de ces lunettes, un assistant personnel capable de nous accompagner partout et surtout tout le temps comme pour éteindre la lumière, payer un produit, connaître le nombre de calories d’un plat au restaurant, etc. Et la liste est longue… Alors simple révolution ou gadget ? Pour les personnes malvoyantes, ces lunettes innovantes leur facilitent la vie car elles peuvent les orienter, leur lire des textes, reconnaître leurs proches et les appeler en vidéo en cas de besoin. Tandis que les entreprises y voient un gain de productivité et de formation de leurs salariés.
Mais cette technologie n’est pas sans défaut puisque l’autonomie reste très limitée. Avec un usage classique comprenant quelques appels, photos et vidéos, la batterie tient à peine quatre ou cinq heures. Ce qui peut vite s’avérer compliqué. Ainsi, pour les modèles avec des verres correcteurs, il faut prévoir une seconde paire pendant la recharge. Pas très pratique, surtout quand voir clair devient une option.
Entre éthique et futur, où se placent les lunettes IA ?
Ces appareils soulèvent de nombreuses questions éthiques et juridiques. Par exemple, deux étudiants de Harvard ont montré qu’il est possible d’obtenir facilement l’identité, l’adresse et d’autres renseignements privés sur de parfaits inconnus. En France, la Cnil rappelle qu’il est interdit de filmer des passants dans la rue avec ces lunettes et de diffuser les images ensuite. Par contre, si on ne les exploite pas, cela est autorisé comme avec son smartphone.
Toutefois, même si un signal lumineux se déclenche sur les lunettes, c’est beaucoup plus discret que d’orienter un téléphone sur quelqu’un. Le droit à l’image et à la vie privée pourraient vite s’avérer bafoués, d’autant plus que ces objets échappent encore à la réglementation spécifique liée à la vidéosurveillance, prévue par le Code de la sécurité intérieure. En Amérique, Meta et d’autres constructeurs s’en servent pour entraîner leurs IA. En France, malgré le RGPD, les règles du jeu demeurent floues. La prudence reste donc de mise…
Pour certains, ces lunettes sont un outil de liberté tandis que pour d’autres elles sont un instrument de surveillance. Ce qui est certain, c’est qu’elles dessinent un futur où la technologie s’invite jusqu’à notre champ de vision. Contrairement aux lunettes mises au point automatique d’IXI qui montrent qu’il est possible d’associer innovation et confort visuel sans compromettre la vie privée car elles se concentrent uniquement sur l’amélioration de la vue. Et si, demain, les lunettes intelligentes devenaient finalement le nouvel outil d’interaction entre humains ?
Eloïse Renou
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