
Chez Polène, la fratrie Mothay donne du pli au cuir et du sens au geste
Avant d’être la marque de maroquinerie préférée des parisiennes, Polène est une affaire de famille. Fondée en 2016 par trois frères et sœurs, Elsa, Mathieu et Antoine Mothay, elle est le fruit de leur passion commune pour la mode et de leur attachement au savoir-faire artisanal de leurs aïeux. Leur idée est de créer une marque de maroquinerie et d’accessoires intemporels, avec juste ce qu’il faut d’audace pour répondre aux attentes de la femme moderne. En moins de 10 ans, la griffe Polène s’est fait une place dans le dressing des Françaises et n’a rien à envier aux grands noms du luxe. The New Siècle revient sur le parcours inspirant du trio Mothay, à l’origine de l’ascension fulgurante de Polène.
Une fratrie à l’unisson : Mathieu, Elsa et Antoine Mothay
Elsa, Mathieu et Antoine Mothay ont grandi dans une famille d’artisans du textile, bercés par l’amour des matières nobles et du savoir-faire. Arrière-petits-enfants des fondateurs de Saint James, marque emblématique de marinières, ils mesurent l’effort et la patience que requiert la production d’une belle pièce. Forts de cet héritage, la fratrie s’associe en 2016 pour fonder Polène, une marque de maroquinerie haut de gamme qui porte le nom de sa maison de famille en Normandie.

Ensemble, les trois frères et sœurs dessinent les contours de ce nouveau projet et créent l’identité sophistiquée, élégante et intemporelle de Polène. Ils capitalisent sur leur complémentarité pour poser les bases d’une aventure entrepreneuriale ambitieuse, sur le marché très concurrentiel de la maroquinerie haut de gamme. Le trio imagine une première collection épurée qui répond aux attentes des femmes actives : des sacs de qualité adaptés à leur quotidien, loin des modèles miniatures adulés par les fashionistas.
Rapidement, Elsa Mothay prend les rênes de la stratégie marketing de Polène. Son idée est de créer un univers enveloppant, soigné et chaleureux qui inspire confiance. Elle alimente une vraie culture digitale autour des promesses et des engagements de la marque. Sur Instagram et TikTok, la co-fondatrice partage l’aventure entrepreneuriale de la fratrie et met en lumière l’expertise des artisans espagnols qui les accompagnent. Après plusieurs mois de travail et de prototypage, le premier modèle de Polène, le “numéro un” voit le jour. Il fait un tabac. Avec ses courbes douces et ses lignes épurées, il ouvre la voie à de futures collections, désormais très attendues.
La vision Polène : quand trois voix façonnent un même langage
Là où d’autres marques ont échoué à faire prospérer un projet d’entrepreneuriat familial, Polène excelle. Elsa, Mathieu et Antoine conjuguent leurs expertises pour contribuer au rayonnement de la marque, sur un modèle de gouvernance agile. Les sacs sont d’abord désignés à Paris sous la direction de Mathieu, chargé de l’esthétique. C’est lui qui imagine les courbes organiques des premiers modèles Polène, déjà emblématiques.

La production se déroule ensuite entièrement à Ubrique, en Espagne. La ville abrite des familles d’artisans de renom, connus pour transmettre leur savoir-faire d’exception de génération en génération. Les modèles sont confectionnés dans un cuir de qualité, issu exclusivement de tanneries espagnoles et italiennes. La famille Mothay tient à ce que les artisans soient régulièrement exposés sur leurs réseaux et reconnus pour leurs compétences. Antoine se rend très régulièrement à Ubrique pour superviser la production, mais aussi pour préserver la relation privilégiée qu’il entretient avec ces experts de la matière.

Dans une série documentaire appelée “Hors-champ”, Polène retrace l’histoire de certains de ses ouvriers. Les parcours de Sonia, José Maria et d’Àngel sont disponibles sur YouTube ou sur le site de la marque. Même après les trois levées de fonds qui ont permis aux fondateurs de lever 1,3 million d’euros, la fratrie Mothay continue d’internaliser un maximum d’étapes. De la fabrication à la mise sur le marché en passant par la stratégie marketing, Antoine, Elsa et Mathieu ont un œil sur tout. Cela leur permet, entre autres, de maîtriser la croissance et de garder la main sur les coûts. Le seul moyen pour eux de proposer des produits relativement abordables. Comptez entre 150 € et 400 € pour vous procurer un sac Polène (hors collaboration ou éditions limitées).

Loin des prix pratiqués dans le cercle très fermé du luxe, la marque de Fashion Tech ne joue pas dans la même cour que Dior, Chanel ou Hermès, mais s’approche davantage de la stratégie de DeMellier, tout en rivalisant, par son design épuré et ses lignes structurées, avec l’élégance discrète d’un sac Céline ou la féminité contemporaine d’un sac Miu Miu. Sous l’impulsion d’Antoine, l’enseigne entre dans un nouvel arc en 2023 et propose de nouveaux produits, toujours aussi désirables. Accessoires, bijoux, fleurs de cuir et autres produits upcyclés sont alors proposés sur le site.
À trois, ils ont conquis le monde : la méthode Polène
Cabas, colliers, porte-clés… les aficionados abordent fièrement leurs accessoires floqués en signe d’appartenance à cette nouvelle vague de luxe sobre et durable. Malgré son succès exponentiel, la marque reste fidèle à ses fondations. Polène, c’est avant tout la success story de trois frères et sœurs passionnés par le savoir-faire textile et les codes de la mode. Dans ses choix artistiques, Elsa rend régulièrement hommage au trio qu’elle forme avec Antoine et Mathieu : les sacs sont souvent composés de 3 empiècements de cuir ou proposés dans 3, 6 ou 9 coloris différents.
Une chose est sûre, la recette Polène fonctionne à merveille. En 2026, la marque célèbrera sa dixième année d’existence avec un nouveau projet : conquérir les marchés asiatiques et américains. Pour accueillir sa clientèle internationale et continuer son expansion, l’enseigne s’implante à New York, Séoul et Londres, sous la direction d’Antoine. Vous ne croiserez pas Polène dans les corners des grands magasins ou dans des enseignes multi-marques. La griffe se trouve exclusivement en ligne ou dans ses propres boutiques.
Elsa s’assure que chaque ouverture respecte les codes du Quiet Luxury. Pas de campagne tape à l’œil ni de surexposition médiatique : des espaces épurés dans des tons neutres et doux, qui font écho à la stratégie digitale de la marque. Les résultats sont là. Les boutiques sont systématiquement prises d’assaut par des files de clientes désireuses de s’offrir un peu de chic à la française. La marque prévoit très bientôt trois ouvertures : une nouvelle boutique à Paris (Champs-Elysées) et deux points de vente au Royaume-Uni.
Le succès de Polène ne laisse d’ailleurs pas insensible les plus grands noms de la mode. Fin 2024, Bernard Arnault, directeur général et principal actionnaire de LVMH, a investi dans la marque à travers l’un de ses fonds d’investissement. Le début d’un virage plus pointu pour Polène ? Depuis quelques mois, la marque s’essaie à des designs plus ambitieux, notamment à l’occasion d’une collaboration avec le designer irlandais Roisin Pierce. L’objectif ? Sortir des lignes minimalistes pour proposer des modèles plus audacieux et plus mode. Cette ligne de maroquinerie “Button Bow” est disponible à partir de 680 €.
Polène fait partie de ces marques qui redessinent le visage du luxe français. Indépendante et sûre de sa direction, elle s’est construite à contre-courant des grands groupes, avec la complicité d’une fratrie unie et complémentaire. Antoine et Mathieu Mothay avancent avec Elsa, dans un équilibre fondé sur la confiance et le regard partagé. Cette alchimie a permis à Polène de s’imposer au-delà des frontières hexagonales sans renoncer à son exigence artisanale. Une trajectoire qui, à l’image de la marque, semble n’en être qu’à ses débuts…
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