
Qui prend le contrôle de l’espace quand SpaceX envoie ses milliers de satellites ?
Plus de 8 600 satellites SpaceX tournent déjà autour de la Terre. Chaque semaine, une fusée Falcon 9 en dépose des dizaines de nouveaux, lors d’un lancement minutieusement programmé. La constellation Starlink d’Elon Musk couvre maintenant l’orbite basse, reliant les zones isolées isolées du monde à un Internet haut débit. Pourtant, cette conquête spatiale, menée tambour battant par un acteur privé, soulève un véritable enjeu de société : dans cette nouvelle course aux étoiles, qui détient véritablement les clés du ciel et décide de son avenir ?
SpaceX, de la fusée réutilisable à la domination orbitale
SpaceX, fondée en 2002, fait partie de la série des entreprises d’Elon Musk où la démesure sert de boussole. Son pari est de démocratiser l’accès à l’espace grâce à des fusées réutilisables et moins coûteuses. Les premiers essais de Falcon 1, en 2006 et 2007, tournent au fiasco. Pourtant, fidèle à sa réputation de fonceur depuis l’épisode PayPal, Musk s’accroche et transforme l’échec en méthode. En 2010, Falcon 9 voit le jour, il s’agit d’une fusée qui sait atterrir pour être réutilisée. Là où Ariane ou Boeing abandonnaient des lanceurs à 200 millions de dollars après un vol, SpaceX les a fait revenir sur Terre, diminuant radicalement le tarif d’un lancement.
Les premiers étages des fusées de SpaceX peuvent ainsi être renvoyés en vol des dizaines de fois. Cette baisse des coûts ouvre la voie à Starlink, qu’Elon Musk lancera en 2019. Le projet vise à déployer 42 000 satellites pour fournir Internet haut débit partout dans le monde, même dans les campagnes très isolées. Et cela n’est qu’un début pour Elon Musk, qui voit bien plus loin. Les revenus générés par les abonnements Starlink (une manne financière prévisionnelle) financent les projets audacieux de l’entreprise, depuis les voyages interplanétaires vers Mars jusqu’au développement de services pour des clients militaires. L’orbite basse devient ainsi le tremplin d’une ambition qui dépasse largement notre atmosphère.
En 2025, l’entreprise d’Elon Musk a déjà enchaîné plus de 130 lancements de Falcon 9, dont une bonne partie dédiée à Starlink. Ainsi, à cette date, plus de 6 000 satellites SpaceX sont déjà en orbite, contre quelques centaines pour tous les autres opérateurs réunis. Starship, la méga-fusée en développement de SpaceX, promet de multiplier encore la cadence. Elle est capable d’emporter 100 personnes ou 150 tonnes de fret vers la Lune ou Mars.
La constellation géante signé SpaceX transforme le ciel et les marchés
SpaceX a un objectif, la domination spatiale avec 42 000 satellites en orbite d’ici la fin de la décennie. La vision d’Elon Musk a est ainsi celle d’une flotte qui couvrira la Terre entière d’internet haut débit. Et ce déploiement massif de satellites Starlink redessine l’industrie spatiale mondiale. Avec sa cadence de 90 lancements par an, SpaceX est au dessus de la Chine, l’Europe et la Russie combinées ! Du côté de la concurrence, le britannique OneWeb peine, lui, à lever des fonds ; et Amazon prépare sa constellation Kuiper avec des années de retard.
Les États deviennent ainsi dépendants de l’entreprise d’Elon Musk. SpaceX, via son réseau Starlink, a notamment soutenu l’armée ukrainienne pendant le conflit avec la Russie et l’US Space Force paye l’entreprise pour sécuriser ses communications. Même la NASA délègue à SpaceX ses vols habités vers la Station spatiale internationale. Un monopole privé contrôle aujourd’hui des infrastructures qui relevaient jadis de la souveraineté nationale.
Mais la gestion de l’orbite basse par Starlink inquiète certains. Les astronomes dénoncent Elon Musk pour la pollution orbitale causée par ces essaims de satellites, qui perturbent les observations du ciel profond. Les débris spatiaux se multiplient et un satellite défaillant pourrait percuter un autre, déclenchant une réaction en chaîne appelée syndrome de Kessler et certaines altitudes deviendraient inutilisables pour des décennies. Si la FCC américaine a autorisé le déploiement, le cadre juridique international peine à suivre. Le Traité de l’espace de 1967 ne prévoyait pas qu’une seule société puisse saturer l’orbite terrestre.
Entre innovation et hégémonie, le dilemme SpaceX d’Elon Musk
Ainsi, s’il est indéniable que SpaceX accélère la conquête spatiale (les coûts baissent et les technologies progressent…), on ne peut ignorer les mauvais côtés. Par exemple, cette réussite privatise une partie de l’orbite, compliquant l’arrivée des nouveaux entrants, publics ou privés.
Parmi les risques à long terme, il y a aussi la dépendance technologique. Si Starlink tombe en panne, des millions d’abonnés perdront leur connexion et certaines armées pourraient perdre leur réseau sécurisé. On se souvient de cet épisode de 2022, lorsque Elon Musk suspendit l’accès à Starlink durant une offensive ukrainienne, révélant la dépendance stratégique de Kyiv à une technologie privée. De plus, le cadre juridique reste flou, qui régule SpaceX quand ses satellites survolent 190 pays ? Si la FCC américaine délivre les autorisations, elle ne représente pas la communauté internationale. L’ONU en discute depuis des années sans avancement.
Si SpaceX a le mérite d’avoir révolutionné l’accès à l’espace et connecté des millions de personnes, cette domination orbitale soulève des questions fondamentales de gouvernance et d’équité. Le ciel étoilé, bien commun de l’humanité, se trouve ainsi à la croisée des chemins. Comment accompagner ces progrès spectaculaires tout en préservant les intérêts de tous ? Le chapitre qui s’ouvre est peut-être celui d’une nécessaire coopération, où l’innovation et la responsabilité devront apprendre à voyager de concert…
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