
Jeanne Damas, muse instinctive des femmes d’aujourd’hui
La mode a toujours été omniprésente dans la vie de Jeanne Damas. Pour beaucoup, sa carrière s’est construite au lancement de sa marque Rouje en 2016. Pourtant, la parisienne a eu d’autres vies avant de se lancer dans la création de mode à 24 ans. The New Siècle s’est penché sur chacune d’entre elles afin de peindre un portrait qui révèle le besoin créatif de cette femme engagée au tempérament parfois rêveur.
L’adolescente qui capturait Paris avant même d’en faire son métier
À Paris, la mode est à chaque coin de rue. Dans le cas de Jeanne Damas, c’est d’autant plus vrai. Si plus jeune, elle ne passait pas son temps dans le bistrot de ses parents, on pouvait la retrouver à la porte d’à côté. Elle observait les clientes, les passants, les détails d’une veste ou d’un foulard, autant de micro-scènes qui affûtaient sans qu’elle ne s’en rende compte son œil pour le style et les attitudes.

Un goût certain pour l’habillement qu’elle ne peut s’empêcher de partager. Les années 2000 voient les adolescents s’emparer des blogs et Damas n’échappe pas à la règle. Sous le pseudo Crevette Liloo, elle ouvre un skyblog où elle compose des tenues et les partage. Contenu spontané, regard déjà affirmé, le blog attire des passionnés… dont un jeune créateur de mode nommé Simon Porte Jacquemus. Leur amitié naît en ligne avant de se poursuivre sur les podiums : il lui propose de participer à son tout premier défilé. Elle n’a que 17 ans.
Cette visibilité lui apporte d’autres opportunités. Magazines et marques la sollicitent pour des couvertures ou des campagnes publicitaires. Entre deux cours, les séances photo se multiplient jusqu’à devenir un contrat chez IMG Models. Le mannequinat lui ouvre les portes de la créativité visuelle, nourrit son regard sur la mode, mais Jeanne Damas ne s’y limite pas. Elle sent déjà qu’une autre vie l’attend.
D’un plateau de cinéma aux ateliers de création : l’appel d’une créativité plurielle
Le cinéma lui fait de l’œil. La jeune Parisienne entame alors une formation de comédienne qui lui permet d’apparaître dans Rock’n Roll de Guillaume Canet en 2017. Sept ans plus tard, elle se prête à nouveau au jeu en incarnant Paloma Picasso dans la série Becoming Karl Lagerfeld. La boucle est presque bouclée, même sur écran la mode n’est jamais loin.

Parallèlement, elle revient à son premier amour : l’habillement. En 2016, elle imagine sa propre marque, Rouje, dont le nom rend hommage à sa signature beauté, le rouge à lèvres. Ses collections empruntent au style français et aux silhouettes des années 40 à 70. Dans la conception de chaque pièce, Damas retrouve une liberté créative essentielle.
Les médias lui collent rapidement l’étiquette de It-girl parisienne. Un terme qu’elle juge réducteur, trop teinté de connotations superficielles. Elle choisit pourtant de s’en saisir à sa manière, en co-écrivant avec Lauren Bastide le livre À Paris, une mosaïque de portraits de vingt femmes qui incarnent la capitale. Entre mannequin, actrice, directrice artistique et autrice, Damas affirme peu à peu ce qui l’anime réellement : créer, toujours, et de préférence quelque chose qui se porte… et qui est rouge.
Une imagination qui habille le monde et nourrit son geste créatif
Jeanne Damas a toujours eu la tête dans les nuages, mais ce rêve éveillé est devenu sa méthode. Enfant, elle inventait l’histoire des clients du restaurant familial. Aujourd’hui, ce processus guide la direction artistique de Rouje, observer une femme dans la rue et imaginer quelle veste lui conviendrait. Dessiner un haut cache-cœur blanc et deviner quel type de femme l’habiterait.

Si certains designs naissent spontanément dans son esprit, elle s’appuie aussi sur ses multiples vies artistiques. Mannequinat, photographie amateur, cinéma, écriture… Chaque expérience enrichit son regard et façonne sa manière d’aborder une collection. Cette capacité à naviguer d’un univers à un autre l’a menée à un nouvel élan entrepreneurial puisqu’à l’ouverture de la première boutique Rouje, elle choisit aussi d’ouvrir un restaurant. Une extension naturelle d’une vie guidée par l’intuition et la création.
Créer pour les femmes, avec les femmes
Chez Rouje, le mot d’ordre est simple : des vêtements pour des femmes, pensés par des femmes. Cet esprit se traduit dans les collections, mais aussi dans l’engagement de Jeanne Damas. Elle soutient la Maison des Femmes de Saint-Denis, notamment grâce à des collaborations artistiques dont elle reverse les revenus, comme le calendrier de charme commercialisé en novembre 2024.

Son engagement ne s’arrête pas là. Consciente des enjeux environnementaux, elle se déplace exclusivement à vélo dans Paris et inscrit dans chaque saison une pièce réalisée en matériaux recyclés. Rouje conçoit cet article à partir de chutes de tissus provenant de collections précédentes. Damas s’associe également au styliste Lamine Kouyaté pour une capsule upcyclée au profit de la Maison des Femmes.
Si elle préserve sa vie privée, Jeanne Damas n’en reste pas moins une pionnière de l’influence en France. Elle utilise son audience, 1,5 million de personnes sur Instagram, pour relayer ses projets engagés et amplifier les causes qu’elle soutient.

Damas ne s’enferme jamais dans une case. Elle s’autorise tout, explore, recommence, transforme. Sa spontanéité a été le déclencheur de tout : un blog publié sans réfléchir et, soudain, une trajectoire dense. Mannequin, actrice, photographe amateur, autrice, entrepreneure… Les métiers créatifs ne lui résistent pas et composent un bagage qui a nourri, très tôt, l’ADN de Rouje. Avant même ses 25 ans, elle avait déjà vécu plusieurs vies et peut-être est-ce précisément ce qui continue de faire sa force aujourd’hui.
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