Une enfance à Compton, entre sacrifice et premiers coups d’éclat

Rien ne prédestinait Serena Williams à devenir une légende du tennis mondial. Née à Compton, un quartier souvent associé à la violence plus qu’aux courts en gazon, elle a pourtant trouvé dans ce décor rude la matière pour forger une volonté hors norme. Sous la direction de son père, Richard Williams, elle s’entraîne dès l’enfance, loin des académies huppées et des circuits classiques.

Pas de parcours conventionnel pour Serena, juste une ambition claire et une rigueur extrême. Très jeune, elle développe un jeu explosif, un mental d’acier… et une confiance inébranlable. À 14 ans, elle fait son entrée chez les pros. Et son ascension ne fait que commencer.

Dominer le tennis mondial, tout en bousculant les codes

Serena l’athlète, Serena la figure culturelle

Avec 23 titres du Grand Chelem, Serena Williams a dominé le tennis mais surtout, elle en a redéfini les règles. Son style de jeu, puissant et sans concession, a bouleversé les standards du tennis féminin. Sur les courts de Wimbledon, de l’US Open ou de Roland Garros, elle a indéniablement marqué une époque. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Ni les blessures, ni les critiques. Elle revenait, chaque fois, avec plus de rage que d’explications. Le jeu parlait pour elle… jusqu’à saturer l’écran. Les commentateurs peinaient à suivre, les adversaires aussi.

Et puis il y avait l’aura. Une manière d’occuper l’espace sans le demander. Elle est devenue icône sans jamais chercher le consensus et dérangeait autant qu’elle fascinait. À mesure que sa légende grandissait, elle s’est mise à symboliser autre chose… Une certaine idée de la puissance au féminin.

Une carrière jalonnée d’exploits et de prises de position fortes

Pendant des années, Serena a laissé son jeu parler (service canon, déplacement félin, mental de roc… le tout dans un même corps). Mais très vite, ça n’a plus suffi. Trop de commentaires hors-jeu, trop d’attentes déplacées, de règles écrites par d’autres. Alors elle a pris la parole. Publiquement… et frontalement. Parfois avec calme, d’autres fois avec colère. Elle a parlé de son ventre après la césarienne, de ses jambes qu’on trouvait « trop musclées ». De sa peau sur laquelle on projetait tout un imaginaire. Et de ce que signifie gagner quand on cumule les étiquettes (femme, noire, issue d’un milieu populaire et qui plus est, influente).

En robe tutu noire à l’US Open ou combinaison moulante à Roland-Garros, Serena Williams n’a cherché ni l’approbation ni le clash… mais l’affirmation. Celle d’un corps qui s’impose, d’un style qui dépasse les cadres établis. Elle savait ce que ça provoquerait (les unes moqueuses, les critiques déguisées en commentaires techniques, les rappels à « l’élégance du tennis »). Mais qu’importe, elle n’a jamais plié.

De championne à cheffe d’entreprise : Serena Williams impose son jeu

Serena Ventures, un portefeuille tourné vers l’avenir

Lorsqu’elle crée Serena Ventures en 2014, Serena Williams passe à un tout autre type de compétition : l’investissement. Elle décide de soutenir des start-ups portées par des femmes et des minorités, souvent laissées de côté dans le monde du venture capital.

Son engagement dans la Silicon Valley, visible dans la vingtaine d’entreprises qu’elle a accompagnées (Impossible Foods, MasterClass, Daily Harvest…), va bien au-delà du chèque. Elle y joue un rôle actif, conseille les fondateurs, développe leur réseau et croit dur comme fer à leur potentiel. Ce virage vers la tech est une nouvelle façon pour elle d’avoir de l’impact. Son parcours dans le business est le prolongement naturel de sa carrière, entre audace et vision.

La mode, les marques : un empire à son image

Impossible de réduire Serena Williams à un simple nom sur une étiquette. Elle lance sa marque S by Serena en 2018, entre deux allers-retours sur les courts. Un vestiaire coup de poing, pensé pour les femmes qui, comme elle, n’attendent pas qu’on leur tienne la porte. En 2022, elle crée Will Perform, une ligne de soins imaginée pour accompagner l’effort après le combat. Deux ans plus tard, elle explore le secteur de la beauté en fondant WYN Beauty.

Côté collaborations, elle s’entoure de Nike depuis 2004, dessine des capsules et ouvre la scène à de jeunes designers, cercle californien oblige. Montre Audemars Piguet au poignet (Royal Oak, clin d’œil à la tradition), elle incarne aussi l’innovation en campagne avec Gatorade. Avec Michelob Ultra, elle prête son image à une série limitée de canettes dès 2022 (chaque modèle célébrant l’un de ses titres majeurs) et s’impose comme figure phare d’un spot Super Bowl loin d’être passé inaperçu.

En juin 2024, l’ancienne joueuse s’est illustrée aux côtés de sa sœur Venus en costume sur-mesure dans le front row du défilé Gucci Homme printemps/été 2025 à Milan, incarnant une élégance audacieuse qui bouscule les codes.

Serena Williams, c’est un nom qui dépasse le tennis. Son histoire, de Compton à la Silicon Valley, est celle d’une femme qui n’a jamais cessé d’ouvrir des chemins. Entre carrière dans le tennis, prise de risques, et empire entrepreneurial, elle incarne une réussite complète : sportive, culturelle, sociale et économique. Une source d’inspiration pour celles et ceux qui rêvent de créer, d’oser et de bâtir quelque chose à leur image.

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Nom d'auteur Mouchka Sellam
Fine connaisseuse des adresses les plus prestigieuses de Paris, Moucha Sellam explore depuis plus de 10 ans les adresses les palaces, spas ultra luxe, tables étoilées et lieux confidentiels. C’est au service des lecteurs The New Siècle qu’elle partage sa vision exigeante et sincère de l’univers du luxe sensoriel. Toujours à l’avant-garde, elle teste, enquête puis raconte à travers des rédactions immersives.
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