
Les touristes affluent à Paris… mais la tendance suit-elle vraiment ?
Les Champs-Élysées se sont parés de leurs ultimes décors, les maisons de l’avenue Montaigne affichent haut et fort leurs plus belles broderies, les coffee trucks servant de savants mélanges de chocolat chaud regorgent, et pourtant, Paris n’a jamais été aussi peu peuplée en ce mois de décembre. Le nombre de visiteurs étrangers recule de manière inattendue. Une évolution qui interroge autant les professionnels du secteur que les voyageurs eux-mêmes. The New Siècle décrypte cette tendance qui bouscule les attentes de la saison.
Un mois de décembre visuellement saturé, porté par des pics très ciblés
Avec ses 19,1 millions de visiteurs internationaux en 2024, Paris a été une fois encore la capitale la plus visitée au monde. La Ville Lumière fait rêver, en Europe, en Asie et outre-Atlantique, elle occupe les pensées de milliers de voyageurs à travers le monde pour qui venir déguster un croissant chez Carette ou admirer la Joconde au Louvre relève du voyage ultime.

En 2025, le mois de décembre montre pourtant un visage plus contrasté. Certaines zones restent saturées, comme l’avenue Montaigne les week-ends de fêtes, les vitrines des grands magasins ou les abords de la tour Eiffel, tandis que d’autres quartiers affichent une affluence étonnamment faible. Ainsi, le phénomène dessine des pics très ciblés concentrés sur quelques lieux iconiques et moments précis, tandis que la fréquentation globale semble s’essouffler.
Les chiffres de la fréquentation de la capitale française, ville la plus visitée au monde en 2024, sont en baisse depuis quelques mois. Le dernier Baromètre parisien fait état d’un recul de 8,4 % durant les vacances de la Toussaint par rapport à 2023. Si ces données ne permettent pas encore de dire ce qu’il en sera pour décembre, elles montrent tout de même un essoufflement surprenant sur une période qui, d’ordinaire, ne faiblit pas. Une tendance qui se ressent aussi fortement dans les aéroports.
Les données hivernales nuancent le tableau
Car si l’on note la désaffluence des rues à Paris, ce sont surtout les arrivées aériennes qui constituent l’ultime indicateur à suivre pour quantifier précisément l’affluence d’une ville à une période donnée. Dans les différents aéroports parisiens, les arrivées aériennes affichent en octobre un recul de 10,9 % par rapport à l’année précédente, marqué notamment par des baisses importantes en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie ou encore de l’Allemagne. Ces données sont toutefois à nuancer, car à l’inverse certains marchés poursuivent leur reprise, comme la Chine, la Corée du Sud ou l’Arabie saoudite.

Le Baromètre du tourisme parisien indique notamment que « depuis le début de l’année 2025, malgré un ralentissement perceptible au second semestre, les taux d’occupation et les arrivées aériennes restent en progression par rapport à 2024, confirmant une dynamique touristique globalement favorable. » La conclusion à tirer du rapport est que, malgré le déclin de certaines arrivées, d’autres sont en progression, toujours rythmées par le désir de découvrir la magie de Paris en hiver. À ce propos, la Ville et la Mairie ont conscience du pouvoir de séduction de la capitale et n’hésitent pas à investir de grandes sommes pour parer Paris de ses plus belles décorations. Cet hiver, la facture totale atteindra près de 1 million d’euros.
Les voyageurs longue distance redessinent la saison
Toujours selon le même Baromètre du tourisme parisien, certains chiffres sont en forte hausse. Les voyageurs en provenance de plusieurs pays du Moyen-Orient, comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, ainsi que de pays d’Asie, notamment le Japon, qui enregistre une hausse de près de 15 % de visiteurs par rapport à 2024, rehaussent le taux de tourisme général.

Des données qui atténuent le recul observé dans d’autres pays, comme la Corée du Sud, en déclin de 16 % de voyageurs par rapport à l’année 2024. Le poids croissant d’un public plus international est toutefois encourageant et témoigne de l’attrait des visiteurs pour la Ville Lumière et son patrimoine inestimable. À noter que les bouleversements du voyage liés notamment au Covid-19 se font encore sentir et redéfinissent le tourisme actuel.
Paris reste indéniablement l’une des villes les plus désirables au monde. En tête de liste des voyages de rêve, la capitale française continue de séduire. Pourtant, dans un paysage touristique qui évolue par petites touches plus que par ruptures, certaines voix, comme celle de Sophie Lacour, fondatrice d’Advanced Tourism, rappellent que les technologies bien pensées peuvent renforcer l’attractivité d’une destination. Peut-être est-ce là l’un des leviers que Paris devra activer : développer des outils utiles et concrets pour rester compétitive auprès des nouvelles générations de voyageurs.
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