Mistral AI, la jeune pousse française qui veut peser dans l’IA mondiale

Dès ses débuts, cette intelligence artificielle (IA) a choisi d’aller à contre-courant des autres agents IA tels que Claude AI ou ChatGPT. Contrairement à ce dernier, les trois fondateurs misent sur l’open-source. Leur ambition : créer une entreprise française d’intelligence artificielle ouverte, transparente et indépendante. Le 27 septembre 2023, elle met à disposition son premier modèle « Mistral 7B », sous la licence libre Apache 2.0. Doté de 7 milliards de paramètres, il peut effectuer différentes tâches comme générer un texte, le traduire ou encore répondre à des questions. 

Trois mois plus tard environ, un second modèle voit le jour : « Mixtral 8x7B ». Cette fois-ci, il compte 46,7 milliards de paramètres. Sauf qu’il n’en utilise qu’une partie à chaque requête afin d’optimiser sa puissance et sa consommation énergétique. Et ce n’est pas la seule nouveauté ! Ce modèle maîtrise désormais cinq langues, dont le français, l’espagnol, l’italien, l’anglais et l’allemand. Mais Mistral AI rivalise-t-il avec Chat GPT ?

Une levée de fonds record pour une ambition européenne

L’année 2024 marque un véritable tournant. En février, la pépite française lance un chatbot similaire à celui de l’IA ChatGPT. Puis, elle dévoile « Mistral Large », un modèle de langage encore plus performant. Un partenariat est également signé avec Microsoft, avant une nouvelle levée de fonds historique. En juin 2024, la start-up récolte 600 millions d’euros. Cet apport colossal de plusieurs millions d’euros permet à l’entreprise de renforcer sa puissance de calcul, de recruter de nouveaux salariés et surtout d’élargir sa présence à l’international. Une antenne ouvre en Californie, affirmant l’ambition de Mistra AI de s’imposer comme une alternative européenne crédible face aux autres intelligence artificielle. 

Parmi les investisseurs, se trouvent l’éditeur américain de logiciels Salesforce, BNP Paribas, Nvidia ou encore IBM. En septembre 2025, Mistral AI franchit un nouveau cap. Elle est valorisée à 11,7 milliards d’euros après une levée d’1,7 milliard d’euros du groupe néerlandais ASML, déjà présent à son capital depuis décembre 2024. Ces soutiens financiers visent à soutenir la recherche scientifique de Mistral AI.

Mistral AI face aux géants américains de l’intelligence artificielle

Mistral AI se place sur l’open source. Un choix qui change la donne puisque chaque utilisateur peut adapter l’intelligence artificielle à ses besoins. Là où OpenAI garde son code et ses données confidentielles, la start-up française rend ses modèles en libre accès et modifiables à tous. Cette approche séduit déjà de nombreuses entreprises européennes qui ont intégré cette IA dans leurs outils internes : assistants pour les salariés, services clients automatisés, traduction ou génération de résumés. Une utilisation bien plus contrôlée que Grok. Mais cette transparence pose une question plus large : l’Europe peut-elle alors concurrencer l’écosystème américain sans perdre son indépendance technologique ? 


Ce qui est sûr, c’est que cette récente levée de fonds astronomique n’est pas un simple record financier. Elle acte un véritable tournant pour l’intelligence artificielle européenne et même mondiale puisque cela marque aussi le lancement d’un partenariat avec ASML afin d’intégrer les modèles de Mistral pour ses produits. 

Début 2025, l’entreprise a signé un accord avec l’AFP, lui permettant d’utiliser toutes les dépêches publiées depuis 1983. Le 11 juin dernier, France Travail annonce à son tour une collaboration avec Mistral pour développer une IA éthique, de confiance et souveraine. Des partenariats qui renforcent la crédibilité de l’entreprise française. Une innovation qui fait espérer que la prochaine grande révolution numérique pourrait bien venir d’Europe même si Sapient Intelligence peut lui faire de l’ombre. Et si la prochaine révolution de l’IA parlait enfin français ?

Nom d'auteur Eloïse Renou
Eloïse Renou a commencé sa carrière dans la presse professionnelle, mais sa curiosité l’a rapidement conduite à explorer un large éventail de sujets de société, du numérique aux initiatives locales, parfois jusqu’à l’intime. Journaliste indépendante, elle adopte une ligne éditoriale volontairement éclectique, mêlant reportages de terrain, podcasts et écriture, pour donner vie à des récits variés. Chez The New Siècle, elle décrypte la tech et l’innovation sous tous leurs angles… toujours avec un regard curieux.
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