Comment Ledger est-il devenu le gardien des fortunes numériques du luxe ?
Née en 2014 à Vierzon, au cœur du Cher, Ledger est une entreprise qui a pris un problème à bras le corps : la sécurité dans le monde impitoyable des cryptomonnaies. Son objectif ? Permettre à chacun de stocker de manière physique ses clés privées, afin d’éviter les cyberattaques. Une expertise qui a notamment séduit les fortunes numériques du luxe.
Les fortunes numériques du luxe : entre innovation et risques cyber
LVMH, Kering, Hermès, Chanel, Rolex, Richemont… si ces fortunes du luxe, façonnés par des siècles de savoir-faire, ont longtemps souhaité prendre leurs distances avec les nouvelles technologies, ce n’est désormais plus le cas. Blockchain, Web3, intelligence artificielle… Tous s’y intéressent, non pas comme de simples gadgets, mais comme de véritables leviers stratégiques pour sécuriser l’authenticité de leurs pièces, proposer des NFT rarissimes ou encore ouvrir leurs caisses aux cryptomonnaies.
Cette transformation n’est pas arrivée par hasard : la crise sanitaire a forcé les grandes maisons de luxe à revoir leur copie. Il leur a fallu réinventer l’expérience client, tisser des liens de confiance plus solides que jamais, mais surtout, conquérir une nouvelle génération ultra-connectée, en quête d’exclusivité numérique et d’une transparence sans faille. Un virage stratégique, où tradition et innovation s’entrelacent pour répondre aux exigences d’un monde qui ne se contente pas du prestige, mais exige aussi la preuve de son authenticité.
Alors que l’univers virtuel des crypto est en perpétuelle évolution, une menace rôde constamment, presque insaisissable et de plus en plus vorace : les cyberattaques. Et la dernière en date est très récente : le 21 février 2025, Bybit, ce mastodonte des plateformes d’échange crypto, a subi une attaque d’une ampleur inédite. En l’espace de quelques heures, près de 400 000 éthers ont disparu dans la nature, volatilisés comme une traînée de poudre.
Bilan ? Un trou béant de 1,5 milliard de dollars. Un hold-up à la démesure du numérique, qui relègue au rang de simple casse le piratage du réseau Ronin en 2022 – pourtant déjà colossal avec ses 600 millions envolés. L’ironie est cinglante : à chaque fois, ces plateformes juraient pourtant à leurs utilisateurs une très haute sécurité, à toute épreuve. Mais face à l’ingéniosité toujours plus affûtée des hackers, ces forteresses technologiques n’étaient finalement que des châteaux de cartes, balayés en un instant.
Le pionnier de la sécurité des fortunes numériques via des portefeuilles physiques
Dans l’arène impitoyable des cryptomonnaies, où les fortunes peuvent s’ériger à la vitesse grand V mais aussi s’effondrer en un battement de cil, la sécurité n’est pas une option. Un point qui n’a pas échappé à Ledger. Née en 2014 sous l’impulsion d’Éric Larchevêque et David Balland, l’entreprise française, aujourd’hui licorne pilotée par Pascal Gauthier, s’est imposée comme le rempart ultime contre les cyberprédateurs. Son constat de départ ? Les attaques se multiplient et les hackers savent affûter leurs armes à mesure que la technologie évolue.
Alors, face à cette menace grandissante, les fondateurs ont trouvé la parade : des portefeuilles physiques, appelés “cold wallet”. Des coffres-forts miniatures, prenant la forme de clés USB ou de tablettes, utilisables hors-ligne, et donc, hors de portée des pirates.
Le Ledger Nano a été le premier à séduire les investisseurs. Puis la marque a frappé encore plus fort avec le Ledger Nano X, embarquant du Bluetooth et capable de gérer plusieurs portefeuilles à la fois. Une révolution sans précédent dans un monde où chaque transaction peut être la dernière. “Avec la série de portefeuilles physiques Ledger Nano, nous avons créé le matériel de sécurité le plus performant de tous les temps, avec plus de 6 millions d’unités vendues et aucune jamais piratée”, se targue l’entreprise.
L’expertise de Ledger au service de la sécurité crypto
Mais Ledger ne s’est pas contenté de sécuriser les portefeuilles. Avec un chiffre d’affaires qui avoisine les 177 millions d’euros et une valorisation estimée à 1,3 milliard, selon Les Échos, l’entreprise, toujours en quête de sécurité maximale, multiplie les solutions pour ses utilisateurs.
Perdre l’accès à son portefeuille ? Un scénario catastrophe que Ledger a anticipé avec Ledger Recover qui est là pour vous aider à retrouver vos clés.
“Les faillites d’entités centralisées de premier plan ont montré que lorsqu’elles contrôlent vos actifs numériques, vous pouvez les perdre en un claquement de doigts. Dans cette nouvelle ère, posséder et sécuriser sa valeur est plus important que jamais. C’est là que nous intervenons”, explique la licorne sur son site internet.
Et pour les entreprises qui plongent dans l’univers de la DeFi et des NFT, Ledger ne se contente pas d’être compatible, elle devient une alliée stratégique. Parce qu’ici, la moindre faille ne pardonne pas.
Fortunes numériques du luxe : comment Ledger séduit les géants comme LVMH
À l’ère du Web3, où la décentralisation redessine les contours de la propriété numérique, Ledger s’impose donc comme un rempart indispensable. L’entreprise française incarne une assurance presque vitale pour ceux dont la richesse repose sur des actifs numériques. Parmi ses adeptes, des fortunes du luxe, pour qui le risque n’est pas une option.
Bernard Arnault en fait partie. À travers Aglaé Ventures, le bras armé de LVMH dans le capital-risque, le PDG le plus puissant du luxe a choisi d’investir dans Ledger. Un geste qui dépasse le simple pari financier : c’est une reconnaissance du savoir-faire français en matière de cybersécurité, mais aussi une anticipation stratégique.
En somme, Ledger s’impose donc comme un maillon essentiel de l’écosystème crypto, en apportant aux fortunes numériques du luxe une sécurité que le tout-numérique ne peut malheureusement pas toujours garantir.
Blockchain, NFT, cryptomonnaies… Autant de terrains que LVMH ne peut plus ignorer… Ainsi, l’homme le plus riche de France scelle une alliance entre deux géants – le luxe et la tech – où l’héritage rencontre l’innovation.
Juliette Lamy
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