Dans cet entretien inédit, The New Siècle a interrogé Lauren Dannay sur les leçons tirées de l’expérience Whoomies, la création d’un club d’investissement à haute intensité relationnelle, la stratégie qu’elle déploie pour bâtir une influence sur la durée.

I. De la finance à l’immobilier

Vous avez débuté dans le secteur avec Whoomies, une plateforme dédiée à la colocation et à l’habitat partagé.

1 – Pourquoi avoir choisi d’entrer dans l’immobilier par ce segment précis ?

« Parce que c’était le reflet de mon propre besoin à l’époque, et celui de toute une génération. Whoomies est né d’une conviction : à l’ère du digital et de l’évolution des modes de vie des jeunes générations, les nouvelles technologies doivent être au service du mieux se loger et du mieux vivre ensemble. À travers la colocation et l’habitat partagé, on touchait à la fois un marché en mutation et une problématique humaine forte. 

C’était une façon engagée et innovante d’aborder l’immobilier, en partant de l’expérience utilisateur : le matching entre colocataires à la manière d’une application de rencontres, combiné à une recherche de logements facilitée. » – Lauren Dannay

Vous avez connu une liquidation sur ce premier projet entrepreneurial.

2 – Qu’est-ce que cette fin vous a appris sur la temporalité d’un modèle, et sur la lucidité nécessaire pour “killer” une idée ?

« L’échec m’a appris que la qualité d’une idée ne suffit pas à garantir sa pérennité. Il faut rester lucide sur la temporalité du modèle et de la construction d’une communauté, le contexte macro, et l’adéquation entre vision et réalité business. Il faut faire preuve de pragmatisme absolu sur son business model, son marché, et trouver d’abord ce qui fonctionne économiquement avant de vouloir “révolutionner” un marché. 

“Killer” une idée, ce n’est pas abandonner, nous avons dû faire preuve de courage et de réalisme. Cette expérience m’a appris à écouter les signaux faibles, à rester agile… et à toujours garder une marge d’anticipation. » – Lauren Dannay

3 – Qu’est-ce qui vous a fait pivoter de Bloks à Kapi.club ?

« Bloks digitalisait l’investissement immobilier, mais restait dans une logique assez grand public, qui est plus complexe à gérer. J’ai senti que ce qui manquait réellement, ce n’était pas une plateforme de plus, mais un cercle de confiance. Les meilleurs projets ne sont pas publics. Ils se transmettent de personne à personne, dans des réseaux informels. 

Kapi est né de cette intuition : structurer un club sélectif, humain et exigeant, capable d’ouvrir des deals fermés tout en créant du lien réel entre ses membres. La vraie force de Kapi, c’est le réseau que nous avons bâti autour de nous avec mes associés Olivier Gérard et Jerome Chabin. » – Lauren Dannay

II. Création d’un cercle sélectif

Kapi.club n’est pas une simple plateforme d’investissement en immobilier. C’est un véritable levier de réseau.

4 – Quelle est la promesse que Kapi.club fait à ses adhérents ?

« Celle de se retrouver dans un cercle où l’on investit mieux, ensemble. Kapi donne accès à des opérations immobilières rigoureusement sélectionnées et créatrices de valeur (hôtels, immeubles, villas de prestige, résidences d’exception) tout en offrant une expérience communautaire, à travers des rencontres, des dîners, des échanges entre pairs. 

Nous n’intervenons que sur des opérations d’une envergure économique importante, sur des cycles courts (dits “marchands de bien”)  d’achat-revente, en association avec des professionnels de haut niveau. C’est un lieu où se croisent patrimoine, intelligence collective et relations durables. » – Lauren Dannay

5 – Sur quels principes avez-vous structuré ce cercle pour qu’il fasse émerger des connexions créatrices de valeurs entre ses membres ?

« Il repose sur trois piliers. Tout d’abord, l’excellence dans la sélection des projets et des membres. Mon expérience en gestion de fortune chez Natixis m’a formée aux meilleurs standards de l’investissement et à la rigueur d’experts du patrimoine chevronnés. Ensuite, l’authenticité, car cela fait intrinsèquement partie de nos valeurs de transparence, d’ouverture, pour créer un cercle bienveillant et regroupant des profils variés. Et enfin, le partage parce qu’au-delà de la performance financière, c’est l’échange d’expérience qui crée de la valeur et qui enrichit. » – Lauren Dannay

6 – Comment filtrez-vous les profils admis dans le cercle ?

« Le process est volontairement sélectif. Nous rencontrons chaque personne. Ce n’est pas un club élitiste au sens classique du terme, mais nous cherchons des gens alignés avec l’esprit du cercle : investisseurs engagés, entrepreneurs expérimentés, profils curieux et de qualité. L’objectif est que chaque nouveau membre renforce la qualité du collectif. » – Lauren Dannay

La performance de Kapi.club repose sur l’implication active de ses membres.

7 – Comment créez-vous un attachement durable à Kapi chez vos membres, au-delà des projets financés ?

« En créant du sens. Les gens ne restent pas pour une performance financière, mais pour ce que ça leur apporte en termes de réseau, d’inspiration, et d’opportunités. 

Les événements Kapi sont conçus comme des moments rares, où l’on partage des histoires, des ambitions, des visions. Ce sont ces liens-là qui font qu’un membre devient un ambassadeur. » – Lauren Dannay

8 – Parmi les collaborations que vous avez nouées, laquelle incarne, selon vous, un tournant décisif pour consolider l’influence ou accélérer la croissance de Kapi.club ?

« Le partenariat avec le Groupe BMF (foncière privée, 300M € d’actifs immobiliers) sur le projet Bluestone a été structurant. C’est un acteur reconnu, avec une exécution irréprochable. Ce type de collaboration crédibilise notre approche auprès d’une clientèle exigeante, tout en renforçant notre capacité à sourcer des actifs de très grande qualité. » – Lauren Dannay

9 – Quel a été le pari le plus risqué que vous avez fait depuis la création de Kapi, et comment l’avez-vous tenu ?

« Lancer un cercle fermé dans un marché d’investissement ultra concurrentiel, post-Whoomies, avec une exigence élevée sur le sourcing et les membres… sans céder à la facilité. On a tenu ce pari en misant tout sur la qualité de notre réseau, notre exigence opérationnelle, et en restant fidèles à notre vision long terme. » – Lauren Dannay

Votre podcast Capital Immo précède le lancement de Kapi.club.

10 – Était-ce une intuition éditoriale ou un outil stratégique pour structurer une communauté en amont ?

« Les deux. Capital Immo m’a permis de rencontrer des entrepreneurs brillants, de tisser des liens forts… et de créer un espace de conversation autour de l’investissement immobilier. C’était un vrai laboratoire d’idées. Kapi est né de ces rencontres. Le podcast a naturellement structuré la première couche de la communauté. » – Lauren Dannay

Whoomies, Bloks, Kapi.club : chacun de vos projets touche une facette du logement.

11 – Qu’avez-vous appris sur l’immobilier que vous n’aviez jamais lu nulle part ?

« Que l’immobilier, c’est d’abord une histoire de confiance. Le bon projet, c’est souvent celui qu’on ne trouve pas sur le marché mais dans une conversation. C’est un écosystème d’acteurs, d’intuitions et de liens humains, bien plus que de métriques. » – Lauren Dannay

III. Stratégie & Vision à long terme

Vous avez précédemment levé des fonds pour Whoomies et Bloks.

12-  Pour Kapi.club, envisagez-vous une levée de fonds externe, ou privilégiez-vous une croissance organique pour préserver l’identité et l’exclusivité du club ?

« Nous privilégions une croissance maîtrisée, financée par nos revenus et par l’implication directe de nos membres. C’est ce qui nous permet de préserver la cohérence de notre positionnement : exclusif, indépendant, orienté long terme. Une levée pourrait se faire, mais uniquement si elle sert la vision et reste alignée avec l’ADN du club. » – Lauren Dannay

Vous avez pivoté deux fois en quelques années, de la colocation à l’investissement, du grand public à l’ultra-sélectif.

13 – Jusqu’où s’étendra le réseau d’influence de Kapi.club dans cinq ans ?

« Kapi est un cercle, mais aussi une marque, un lieu de rencontres. D’ici cinq ans, je vois Kapi comme la référence de l’investissement immobilier en club-deal, en France et à l’international : le réseau incontournable d’investisseurs privés. On y entre pour investir, on y reste pour les rencontres. 

Notre ambition, c’est de bâtir un écosystème vivant, à la croisée du patrimoine, de l’intelligence collective et du lifestyle. » – Lauren Dannay

The New Siècle remercie Lauren Dannay pour avoir répondu à notre interview et ainsi partager sa vision et son expérience à nos lecteurs.

Nom d'auteur Juliette Lamy
Juliette Lamy a fait ses armes dans l’audiovisuel puis à la rédaction de Gala.fr et Webedia. Au sein de The New Siècle, elle orchestre les formats exclusifs : Interview, 1 Min Chrono, Le Versus et Entretien avec l’IA. Quelle que soit la thématique, intelligence artificielle, innovations, gaming, elle traque toujours l’intention. Ce que cela change. Pour qui, et pourquoi. Ses phrases, souvent courtes et rythmées, sont sa signature intellectuelle.
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