
Avec les 5 entreprises d’Elon Musk, le monde est-il sous emprise ?
De l’automobile à la conquête spatiale, de l’intelligence artificielle à l’exploration du cerveau, chacune des entreprises d’Elon Musk agit comme une pièce d’un même ensemble, un réseau d’influence qui s’étend à l’échelle planétaire. Quand il a lancé ses premières start ups Zip2, X.com, rien ne préméditait que le désormais milliardaire deviendrait le père de l’innovation dans la tech. Son expansion, à la fois fulgurante et déroutante, révèle la volonté d’un seul homme de conditionner l’avenir de l’humanité. The New Siècle explore les cinq sociétés d’Elon Musk et la question qu’elles posent : jusqu’où s’étend son emprise ?
Tesla, l’électricité au service d’une influence planétaire
Au départ, Tesla n’était qu’un pari sur l’avenir dont personne ne savait vraiment si la marche suivrait. Quand Elon Musk y investit en 2004, l’automobile électrique demeure un mirage industriel. Vingt ans plus tard, la marque incarne un changement d’échelle dans la mobilité mondiale en devenant leader de l’automobile électrique et premier sur le marché américain. Des gigafactories s’élèvent en Chine, au Texas, en Allemagne et bientôt au Mexique… et le Model 3 (le plus courant) circule sur tous les continents.
Derrière la promesse d’autonomie et de durabilité de Tesla se profile une autre réalité plus étouffée. L’entreprise détient un immense pouvoir d’observation sur ses utilisateurs, capable d’analyser chaque geste et chaque trajet. Son Autopilot, encore en phase d’apprentissage, s’accompagne de dérapages. Malgré de nouvelles mises à jour logicielles, la confiance du public reste plus que jamais mitigée. Dans l’espoir de faire l’unanimité, Tesla poursuit son programme Dojo, un supercalculateur né pour affiner les réseaux neuronaux et rapprocher la conduite assistée d’une autonomie totale.
En renforçant sans cesse son pouvoir de vote et son contrôle sur la société, Elon Musk s’assure une place de leader sur la direction que prend la mobilité mondiale. Ses récents rachats d’actions (près d’un milliard de dollars investis pour consolider sa position) confirment cette volonté d’imposer sa vision du futur des transports, entre domination technologique et maîtrise des flux planétaires.
SpaceX, l’espace comme territoire de son père fondateur
Lorsqu’Elon Musk lance SpaceX en 2002, l’objectif premier affiché est de réduire drastiquement les coûts d’accès à l’espace en misant sur la réutilisation des fusées. Le pari, jugé impossible à ses débuts, dont beaucoup doutaient qu’il marche, a fini par s’imposer aux yeux de tous (notamment de la Nasa) comme une évidence. Le succès du Falcon 9 réutilisable a bouleversé le secteur spatial, faisant d’une utopie d’ingénieur un standard industriel. Ce qui a aussi redéfini l’ambition du milliardaire. En parallèle, Starlink a déployé une constellation de satellites qui enveloppe la Terre d’un maillage orbital continu (parfois visible dans le ciel nocturne), pour offrir un accès Internet mondial et relier les zones isolées. Une autre trace de l’impact spatial d’Elon Musk flotte déjà au-dessus de nos têtes : la Tesla qui tourne en orbite autour du Soleil depuis 2018, symbole d’une conquête devenue personnelle.
Derrière cette conquête spatiale se lit une prise d’ascendant mondiale. En 2025, SpaceX détient une part majeure des contrats de la NASA (leader de l’aérospatial) et de la Space Force, installant une forme de dépendance nouvelle entre les États et une entreprise privée dont la puissance tutoie celle des agences publiques. Dans le même temps, Starlink enveloppe la planète d’une toile de connexions qui concentre l’accès à l’information entre quelques mains seulement. En témoigne la panne de deux heures qui a figé les communications sur plusieurs continents en juillet 2025, rappelant la fragilité de ce maillage planétaire.
Au Texas, Starship continue de prendre forme, fusée géante et symbole d’une ambition qui tient davantage de la géopolitique que de la technologie. À travers ces avancées, Elon Musk ne poursuit plus seulement un rêve d’exploration, il dessine peu à peu une carte du ciel où le pouvoir a incontestablement changé d’orbite.
Neuralink, l’innovation technologique à la frontière du vivant
Neuralink imagine une passerelle entre le cerveau et la machine, une interface capable de traduire la pensée en impulsions numériques. Derrière cette entreprise futuriste se dessine une double promesse, réparer ce que la biologie limite et réinventer la manière dont l’humain dialogue avec la technologie. Depuis sa création en 2016, Neuralink a reçu plus de 158 millions de dollars de financements dont 100 millions de dollars apportés par Elon Musk lui-même. Un chiffre qui en dit long sur sa volonté de porter le projet. Les premières puces implantées chez des animaux puis les essais humains (avec quelques patients déjà équipés) ont d’ailleurs prouvé que l’idée marche.
Cette pénétration dans la chair soulève des questions que l’on ne peut ignorer. Qui possède les flux neuronaux ? Qui décide des protocoles et des droits sur les données cérébrales ? Surtout, qui arbitre la prise de risque acceptable pour la santé ? Ces interfaces pourraient aussi creuser des écarts entre “augmentés” et “non augmentés”. Le consentement, l’innocuité, l’éthique et la transparence sont autant de barrières à franchir pour Neuralink. Celles-ci sont aussi essentielles (voire plus) que la prouesse technique elle-même. Et derrière cette technologie capable de transformer nos cerveaux, l’ombre d’Elon Musk plane encore…
The Boring Company, le souterrain comme nouvel espace stratégique
Elon Musk a vendu vingt mille lance-flammes estampillés “Not a Flamethrower» pour financer ses débuts. Fondée fin 2016 et lancée concrètement en 2017, The Boring Company rêve de désengorger les villes par un réseau de tunnels souterrains conçus pour des véhicules électriques. Le Vegas Loop, projet installé sous le Convention Center de Las Vegas, est la vitrine la plus concrète de cette vision.
En 2025, l’entreprise poursuit son chantier avec la promesse d’une extension jusqu’à l’aéroport Harry Reid. À Nashville, elle prépare aussi le Music City Loop, un tunnel reliant le centre-ville à l’aéroport en huit minutes, une prouesse souterraine financée sur fonds privés, et à Houston, elle explore l’idée plus surprenante encore de détourner les eaux de crue par des galeries sous la rivière Buffalo Bayou. Le projet se présente comme une alternative plus rapide et moins coûteuse aux digues traditionnelles (même si son efficacité reste discutée).
Ces initiatives, entre transport et aménagement, dessinent un futur où creuser devient un acte d’urbanisme presque politique. L’aventure se heurte cependant à la réalité du terrain. Le coût du creusement, la ventilation, les issues d’urgence, la maintenance des infrastructures souterraines aussi… Tout impose sa lenteur, rappelant qu’un rêve d’ingénierie reste tributaire des lois physiques les plus terre-à-terre. En deçà des chiffres et des mètres creusés, une autre idée se dessine, plus souterraine encore. Celle d’un réseau qui, sous prétexte de fluidité, centralise peu à peu les flux urbains autour d’une seule vision, celle d’Elon Musk.
Grok via xAI, l’Intelligence Artificielle devenue instrument d’emprise
Créée en 2023, xAI s’avance comme une exploration du langage à travers Grok, l’intelligence artificielle intégrée à la plateforme X (anciennement Twitter). Sous ses airs d’assistant conversationnel, l’intelligence artificielle Grok agit comme un écho de la société numérique, absorbant les courants d’opinions et les fragments de débat… qu’il reformule avec une liberté presque totale. En 2025, xAI a déployé Grok 4, adossé à son supercalculateur Colossus installé à Memphis (une infrastructure immense qui consomme autant d’eau qu’un quartier entier). L’entreprise a aussi présenté Grokipedia, projet d’encyclopédie générée par intelligence artificielle annoncé comme un contrepoids à Wikipédia.
Derrière l’innovation, plusieurs inquiétudes s’installent. Les réponses de l’intelligence artificielle Grok s’appuient sur des sources parfois floues, sans vérification approfondie, des utilisateurs ont relevé des propos haineux et des allusions racialisées. Les équipes de xAI ont supprimé certaines publications tout en parlant d’erreurs de programmation, mais aucune réglementation n’a ,semble-t-il, été mise en place. Cette liberté revendiquée fascine autant qu’elle dérange. En voulant “comprendre la réalité”, Grok finit par en distordre les contours. Elon Musk est, dès lors, le chef d’orchestre d’un écosystème où la parole circule sans détour et où l’influence, plus seulement technologique mais culturelle, idéologique et politique, devient presque invisible, pourtant bien présente…
Après avoir parcouru les sociétés d’Elon Musk, le bilan est sans équivoque. Que ce soit Tesla qui capte nos déplacements, SpaceX nos orbites, Neuralink nos cerveaux, The Boring Company nos villes ou xAI nos mots… Une conviction maîtresse lie les cinq entreprises d’Elon Musk pour dessiner une ligne d’horizon unique, celle qui mène au progrès et ce, quel qu’en soit le coût. D’autant qu’elle est porté par l’homme les plus riches du monde.
Son influence s’exerce au point de peser plus lourd que certains gouvernements, sans jamais gouverner, et d’orienter les débats, sans y prendre part. Sa force réside dans la fusion de l’innovation et du récit, cette capacité à faire croire que chaque invention conduit vers un avenir salvateur. Une question persiste, suspendue comme un écho dans ce siècle qu’il redessine : jusqu’où ira l’expansion de son propre monde ?

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