
Interstellar Lab sera-t-il pionnier de la vie extra-terrestre ?
« Petite, je rêvais de devenir une espèce multi-planétaire, de créer des villes-dômes avec des jungles à l’intérieur. » Cette phrase résume l’ambition fondatrice de Barbara Belvisi, entrepreneure française à l’origine d’Interstellar Lab. Sa startup, née en 2018, tend à concrétiser une double intuition : face aux dérèglements climatiques, la survie humaine passera par des habitats autonomes, et la vie extra-terrestre pourrait ne plus relever de la fiction.
Une stratégie transatlantique
Une équipe multidisciplinaire tournée vers la conquête spatiale
Implantée à Paris et en Floride, Interstellar Lab regroupe une équipe d’ingénieurs, agronomes, architectes et anciens de la NASA. Leur mission : concevoir des modules capables de recréer un écosystème fermé, sur Terre comme sur une autre planète. L’ambition est claire : anticiper les besoins d’un monde en mutation et préparer les technologies de la colonisation spatiale.
Une fondatrice entre science-fiction et rigueur scientifique
Issue de l’EM Lyon, Barbara Belvisi a d’abord dirigé un fonds d’investissement en Deeptech, avant de se former à l’ingénierie. Marquée par l’esthétique des parcs Disney et la puissance évocatrice du film Interstellar, elle imagine une architecture immersive capable de soutenir la vie, ici comme ailleurs. Son projet prend corps sous la forme d’un module de culture appelé Biopod.
Biopod : un module bio-régénératif de nouvelle génération
Un système de culture autonome
Le Biopod est un dôme semi-gonflable d’environ 6 mètres de large, 10 de long et 4,5 de haut. Il accueille des plantes cultivées en aéroponie, c’est-à-dire hors-sol, avec une gestion de l’eau ultra-efficiente (jusqu’à 98 % d’économie). Le cycle de culture est automatisé et peut durer 30, 60 ou 90 jours. L’ensemble fonctionne grâce à l’énergie solaire et à des systèmes d’intelligence artificielle qui ajustent lumière, humidité, température et nutriments.
Un modèle d’écosystème fermé
Inspiré des recherches européennes comme le programme MELiSSA (Micro-Ecological Life Support System Alternative) de l’ESA (Agence spatiale européenne), le Biopod vise l’autonomie complète. L’eau y est recyclée jusqu’à 15 fois, l’air est filtré naturellement, et les déchets organiques sont valorisés. C’est un prototype d’habitat martien, mais aussi un démonstrateur des futurs quartiers résilients terrestres.
Des applications spatiales… et terrestres
Un outil scientifique déjà prisé
Avec plus de 70 précommandes, le Biopod séduit au-delà du spatial. Il intéresse :
- Des industriels de la cosmétique, pour cultiver des plantes rares comme le patchouli ou le vétiver.
- Des producteurs alimentaires du Moyen-Orient confrontés à la désertification.
- Des universités et écoles agronomiques souhaitant simuler des microclimats pour la recherche.
Un laboratoire mobile pour les futures missions lunaires
Le Biopod a été testé dans le désert de Mojave et dans des chambres climatiques. Il pourra bientôt être embarqué dans des missions avec la NASA, qui a retenu Interstellar Lab dans le cadre d’un appel d’offres sur la production alimentaire en orbite. Objectif à long terme : permettre la vie sur la Lune et sur Mars.

Une architecture souple, conçue pour l’espace
Un design pensé pour l’efficacité et la modularité
La membrane du Biopod, à la fois souple, résistante et thermiquement isolante, constitue une prouesse d’ingénierie. Facilement transportable en container, le module peut être déployé et replié en quelques heures. Il s’intègre dans une vision modulaire où plusieurs unités connectées forment une base autonome.
Un objet qui séduit au-delà des agences spatiales
Avec son esthétique futuriste et son potentiel immersif, le Biopod attire aussi les architectes, les designers et les hôteliers. Il est envisagé comme élément de resorts écologiques ou d’expositions scientifiques, mariant luxe et innovation.
Une dynamique soutenue par les institutions
Des partenariats publics essentiels
En 2021, Interstellar Lab rejoint l’accélérateur Space Founders, porté par le CNES, l’ESA et le DLR (Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique). Ce programme facilite les échanges avec les agences, les laboratoires publics et les autres acteurs du NewSpace. Barbara Belvisi insiste sur la nécessité de ces partenariats pour faire émerger une industrie spatiale européenne durable.
Un modèle hybride entre commande publique et marché privé
La startup mise sur la diversité de ses clients : agences, centres de recherche, groupes industriels, mais aussi investisseurs privés. Ce modèle lui permet de ne pas dépendre uniquement des fonds publics, tout en s’inscrivant dans les dynamiques stratégiques du spatial européen et américain.
Explorer pour régénérer
Un tournant pour l’économie du vivant
Ce que propose Interstellar Lab, c’est une nouvelle alliance entre technologie, biologie et design. En plaçant le vivant au cœur des systèmes, et en s’inspirant des logiques de circularité issues de la nature, la startup esquisse une économie régénérative. Chaque gramme de ressource est compté, chaque flux est bouclé, chaque module devient un outil de sensibilisation autant qu’un levier de transformation. Une perspective particulièrement pertinente à l’heure où les modèles linéaires révèlent leurs limites.
Interstellar Lab vie extra-terrestre est bien plus qu’un slogan. C’est la vision d’un futur possible, dans lequel les technologies spatiales ne servent pas seulement à quitter la Terre, mais à la réparer.

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