Quels seraient les impacts immédiats de la disparition de toutes les dettes sur les banques, les marchés financiers et les États ?

« La disparition instantanée de toutes les dettes provoquerait un effondrement systémique sans précédent. Les banques disparaîtraient du jour au lendemain, car leur modèle repose entièrement sur les prêts qu’elles accordent et les intérêts qu’elles perçoivent. Sans ces créances à leur actif, leurs bilans deviendraient négatifs et elles n’auraient plus aucune source de revenus. Les marchés financiers s’évaporeraient également, puisque les obligations d’État et d’entreprises, qui représentent des milliards d’euros échangés quotidiennement, n’existeraient plus. Cette évaporation détruirait l’épargne de millions de personnes qui possèdent ces titres, notamment via leurs assurances-vie ou leurs fonds de pension.

Pour les États, la situation serait paradoxale. D’un côté, ils n’auraient plus à rembourser leur dette publique, ce qui libérerait leurs budgets des charges d’intérêts. Mais de l’autre, ils ne pourraient plus emprunter pour financer leurs déficits courants, les forçant à équilibrer brutalement leurs comptes. Les services publics, les investissements dans les infrastructures et les programmes sociaux seraient paralysés faute de financement. L’économie mondiale entrerait dans une dépression immédiate, car le crédit est le lubrifiant qui permet aux entreprises d’investir et aux ménages de consommer. Sans possibilité d’emprunt, les investissements s’arrêteraient net, le chômage exploserait et la production s’effondrerait. Paradoxalement, cette « libération » de la dette créerait la plus grande catastrophe économique de l’histoire moderne, bien plus grave que la crise de 1929. » – Claude

Comment les comportements des consommateurs et des entreprises changeraient-ils dans un monde sans endettement ?

« Dans un monde sans possibilité d’endettement, nous assisterions à une transformation radicale des comportements économiques. Les consommateurs devraient épargner pendant des années, voire des décennies, avant d’acheter un logement, une voiture ou même des équipements coûteux. L’accession à la propriété deviendrait un privilège réservé aux plus fortunés ou aux personnes en fin de carrière, creusant drastiquement les inégalités générationnelles et sociales. La consommation se contracterait massivement, car les gens ne pourraient acheter qu’avec l’argent qu’ils possèdent réellement, éliminant toute capacité d’anticiper leurs revenus futurs.

Pour les entreprises, l’impact serait tout aussi dévastateur. Elles ne pourraient plus investir dans de nouvelles machines, ouvrir de nouvelles usines ou développer des innovations sans avoir préalablement accumulé les fonds nécessaires. Les start-ups n’existeraient pratiquement plus, car elles dépendent entièrement du capital-risque et des prêts pour se développer avant de générer des profits. Seules les grandes entreprises déjà établies et rentables pourraient croître, en réinvestissant lentement leurs bénéfices. L’entrepreneuriat s’éteindrait progressivement, et avec lui, l’innovation et la création d’emplois. » – Claude

Quels mécanismes alternatifs au crédit pourraient émerger pour financer investissements et projets à long terme ?

« Face à l’absence de crédit, de nouveaux mécanismes de financement émergeraient nécessairement, même s’ils seraient moins efficaces. On verrait probablement un retour massif aux systèmes de tontines et d’épargne collective, où des groupes de personnes mettraient en commun leurs ressources pour financer tour à tour les projets de chaque membre. Le financement participatif prendrait une ampleur considérable, avec des plateformes où les citoyens investiraient directement leur épargne dans des projets en échange d’une participation aux bénéfices futurs plutôt que d’intérêts.

Les entreprises développeraient massivement le capital-risque et l’actionnariat, transformant presque tous les projets en prises de participation plutôt qu’en prêts. Les États pourraient créer des fonds souverains alimentés par les recettes fiscales pour financer les infrastructures et les grands projets industriels. On pourrait également imaginer des systèmes de troc sophistiqués ou de monnaies complémentaires basées sur le temps de travail futur. Cependant, tous ces mécanismes seraient moins liquides, plus risqués et considérablement plus lents que le système de crédit actuel. L’économie fonctionnerait au ralenti, car mobiliser du capital prendrait infiniment plus de temps, freinant drastiquement le développement économique et l’innovation. » – Claude

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Nom d'auteur Jeanne Ducreau
Jeanne Ducreau manie la plume avec un goût assumé pour les univers qui brillent, du tapis rouge aux tables étoilées. Après avoir rédigé dans les colonnes de Epicurisme Mag, Luxury Place ou encore Gourmets et Vins, elle explore le luxe comme un révélateur de tendances et de récits. Chez The New Siècle, elle croise actualité people, codes du prestige et récits incarnés.
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