
Surnommé “la jeune fille de la Place Vendôme”, Poiray continue d’écrire le temps avec Ma Première
Au cœur de Paris, à quelques pas de la Place Vendôme, s’élève une maison qui, depuis 1975, relie deux mondes… celui de la joaillerie et celui de l’horlogerie. Fondée par François Hérail et Michel Ermelin, Poiray s’est imposée par une élégance singulière, entre modernité parisienne et sens du détail. La maison s’est très tôt donnée une mission précise, celle d’imaginer la montre féminine comme un bijou à part entière, un objet de style à vivre capable d’accompagner chaque moment de la journée. C’est dans cette optique qu’est née en 1987 la collection Ma Première, une collection de montres pensée pour les femmes, devenue au fil des années le visage le plus reconnaissable de Poiray. The New Siècle explore comment la maison continue, avec sa célèbre collection horlogère, d’écrire le temps à sa manière.
Poiray, entre allure parisienne et féminité libre
L’esprit de la “jeune fille de la Place Vendôme”
Née au milieu des années 1970, Poiray a trouvé sa place dans un environnement déjà largement dominé par les grandes maisons, installées depuis des décennies. Elle s’y est fait remarquer par une approche inattendue, proposer une élégance accessible pensée pour les femmes avant tout. Son emplacement tardif rue de la Paix, à deux pas de la Place Vendôme, lui a valu le surnom de “jeune fille de la Place Vendôme”. Une expression qui résume bien l’esprit Poiray, entre fraîcheur et aplomb.
Sous la direction artistique de Nathalie Hocq, la maison défend dès 1986 une idée nouvelle du bijou, non réservé aux grandes occasions mais intégré au quotidien de celles qui vivent intensément. Cette philosophie se lit dans chaque création. Des bijoux fins, colorés, souvent modulables, pensés pour suivre le rythme de la vie moderne. Les fondateurs, eux, insistaient déjà sur ce double fil conducteur, créativité et élégance, sans jamais sacrifier l’un à l’autre.
La maison a d’ailleurs toujours cultivé cette union entre joaillerie et horlogerie à travers son motif emblématique, le « Cœur entrelacé ». Introduit en 1993, ce motif, présent aussi bien dans ses bijoux que sur certaines montres, incarne la féminité et signe l’identité visuelle de Poiray. Son dessin géométrique aux courbes adoucies traduit l’équilibre cher à la maison, la rencontre entre rigueur et délicatesse. Décliné en bagues, pendentifs, boucles d’oreilles ou cadrans, le Cœur entrelacé exprime l’idée d’un lien indissociable entre deux êtres, et évidemment, entre le bijou et celle qui le porte.

L’élégance du design parisien
Poiray traduit dans ses créations ce mélange rare entre structure et douceur. Les montres comme les bijoux se reconnaissent à leurs volumes ronds ou carrés aux bords polis (jamais tranchants), à la clarté de leurs cadrans et surtout, aux alliances subtiles de couleurs. L’influence de l’Art déco se devine dans les lignes géométriques, adoucies par la main joaillière.
La maison fut d’ailleurs l’une des premières de la Place Vendôme à oser marier pierres fines et métaux précieux : améthystes, topazes, or rose, argent satiné… Un mélange inattendu, devenu sa marque de fabrique. Chaque montre exprime une forme de dialogue rigoureux et sensuel. Le métal semble se poser comme un cadre, la couleur comme une respiration. Cette harmonie s’observe autant dans le dessin des boîtiers que dans le choix des matières, des cadrans argentés ou émaillés aux bracelets teintés ou métallisés.
Ma Première, la création qui a redéfini la montre féminine
Quand l’élégance s’invente au poignet
À la fin des années 1980, rares étaient les montres féminines alliant confort et élégance. Poiray imagine alors une collection capable de changer de peau… La maison lui donnera ce nom devenu emblématique : Ma Première, pensée à Paris en 1985 et lancée officiellement en 1987. Son boîtier carré, légèrement godronné, tel un clin d’œil à l’architecture Art déco, offre un équilibre parfait entre rigueur et douceur. Le cadran, souvent clair ou argenté, affiche des chiffres arabes colorés, parfois dorés, et son verre en saphir protège un dessin volontairement épuré.
Mais l’originalité ne réside pas seulement dans le design, aussi harmonieux soit-il, elle tient surtout à son concept. Un système ingénieux à cliquet permet de remplacer le bracelet en quelques secondes (sans outil, sans contrainte). Ce jeu de transformation efface la frontière entre l’horlogerie et la bijouterie. La montre devient un accessoire vivant, capable de s’adapter à l’humeur et à la tenue. Un jour cuir vert émeraude, un autre python rose ou acier doré ; certains modèles sont même sertis de pierres, parfaits pour une soirée chic. On parle aujourd’hui d’environ 400 bracelets disponibles, offrant des combinaisons presque infinies. Changer de bracelet, c’est changer de style… et prolonger la vie de l’objet. Poiray a fait du quotidien un terrain d’inventivité, une idée toujours actuelle profondément fidèle à l’esprit parisien de la maison.
Un savoir-faire d’atelier et une précision technique
Derrière le charme indéniable de la collection Ma Première se cache un savoir-faire horloger exigeant. Chaque montre, au dessin fluide, est conçue avec une rigueur artisanale. Le boîtier, en acier ou en or rose selon les modèles, est poli, ajusté, testé puis assemblé dans les ateliers parisiens de la maison ou en Suisse. Les finitions témoignent du même soin : métaux précieux polis, sertissages de diamants ou d’émail et verre saphir antirayures protégeant le cadran.
Côté mouvement, Poiray privilégie la fiabilité au quotidien. La majorité des montres Ma Première sont équipées d’un calibre à quartz suisse, choisi pour sa précision constante, tandis que certaines éditions prestigieuses embarquent un mouvement automatique Swiss Made (calibre Sellita SW300, offrant 42 heures de réserve de marche).
Chaque détail fait l’objet d’une vérification, de la couronne au fermoir, jusqu’à l’étanchéité à trente mètres. L’assemblage intérieur-externe garantit l’excellence de la marque, une pièce fine mais solide, faite pour accompagner la vie sans jamais perdre de son éclat.
Ma Première Mini : l’art du temps en format délicat
Et si l’élégance se mesurait désormais à la finesse d’un geste ? En 1994, Poiray a lancé Ma Première Mini, offrant une nouvelle lecture de son icône. Plus discrète et plus intime, cette version miniature s’adresse à celles qui voient dans la montre un bijou avant tout, une signature à fleur de peau. Conçue pour les poignets fins, cette variante reprend fidèlement les codes de la collection originelle, toutefois, la forme s’allège et les proportions s’affinent, poussant encore plus loin l’idée de la montre-bijou.
Disponible en acier, en or, ou sertie de diamants, elle conserve le système ingénieux de bracelets interchangeables qui permet de passer, en un clic, du ruban de soie au cuir lisse ou au métal poli. Dans un paysage horloger souvent dominé par la démesure, Ma Première Mini choisit la subtilité. Celle d’une montre pensée comme un bijou de tous les jours, capable de traverser le temps sans jamais le brusquer.
Comment Ma Première est-elle devenue le modèle phare de la maison
Une icône née de la liberté créative
Ma Première a contribué à faire rayonner la maison Poiray bien au-delà de la Place Vendôme et demeure le cœur de sa communication. Cette dernière mise d’ailleurs sur ses deux créations fondatrices, la montre Ma Première et le Cœur entrelacé au motif emblématique. Sa stratégie repose sur ces piliers historiques pour séduire une clientèle plus jeune, attachée à la personnalisation et à la liberté de ton.
Cet esprit esthétique s’exprime aussi dans les éditions spéciales. Pour célébrer les 45 ans de la collection, Poiray a dévoilé en 2024 Soie Précieuse, une interprétation rare de Ma Première. Son cadran en soie blanche, parsemé de fines feuilles d’or jaune ou blanc, a été imaginé avec Sericyne, maison française experte de la soie naturelle. Deux versions existent, l’une en or jaune, l’autre en acier bicolore mêlant argent et doré. Cette rencontre entre la soie et le métal redéfinit les codes de l’horlogerie féminine, entre savoir-faire et légèreté.
Dans un registre plus ludique, la collection accueille également des cadrans tricolores, édition spéciale 2024, qui arborent fièrement les couleurs bleu, blanc et rouge. Clin d’œil à la signature française, ces modèles célèbrent un esprit patriotique et sportif tout en affirmant la modernité de la maison.

Une “Première” au masculin
Au fil des décennies, Ma Première s’est imposée comme une signature. Son design reconnaissable entre mille a conquis plusieurs générations de femmes avant d’inspirer, en 2014, une interprétation inédite. Cette année-là, Poiray crée la surprise avec Ma Première Homme, une version masculine de son modèle emblématique. Pour la première fois, la maison transpose son icône féminine dans un format XL, en acier, déclinée en version quartz ou mécanique automatique.
Le boîtier est le même, conserve la signature godronnée et la sobriété du cadran argenté, mais la nouveauté est un bracelet en alligator renforçant son allure urbaine et raffinée. Avec ce modèle, Poiray s’adresse à une clientèle masculine attachée à l’élégance intemporelle et confirme sa capacité à faire dialoguer les genres sans trahir son identité. Une “première” symbolique, fidèle à l’audace de la maison.
Poiray, entre héritage et renaissance contemporaine
Poiray attire une génération active et curieuse, qui voit dans la montre un prolongement de sa personnalité. La marque met en avant l’idée de plaisir permettant de choisir un bracelet selon son humeur, de jouer avec la couleur tout en mélangeant les matières. Cette philosophie s’inscrit dans une nouvelle dynamique commerciale. Poiray compte aujourd’hui sept boutiques en France dont son adresse historique rue de la Paix et une centaine de revendeurs. Environ 15 % de son activité est réalisée à l’international pour un chiffre d’affaires estimé à 20 millions d’euros.
Depuis son rachat par le groupe Iéna, fondé par les frères Gillier, également à la tête de Zadig & Voltaire, Poiray entre dans une phase de renouveau. Les nouveaux propriétaires souhaitent injecter une énergie plus vive, un peu plus « rock », tout en respectant l’esprit originel et fondateur de la maison. L’ambition s’étend désormais au-delà des frontières, avec une expansion internationale envisagée à moyen terme.
Le groupe vise un chiffre d’affaires consolidé supérieur à sept cents millions d’euros en 2025 et voit en Poiray un pilier essentiel de sa diversification vers un luxe accessible, à la fois créatif et sincère. Pour Thierry Gillier, la véritable force de Poiray vient de son histoire… Celle d’une maison au récit fort, capable de toucher une génération pour qui le sens et la mémoire comptent autant que l’objet lui-même.

Poiray, par sa collection Ma Première, incarne un équilibre aussi rare qu’efficace entre montre et bijou. Sa créativité a permis de donner corps à un garde-temps « vivant », à la fois modulaire et porteur d’histoire. Ma Première est devenue un exemple frappant de storytelling horloger racontant l’histoire de chaque femme qui la porte. Cela souligne combien, dans l’univers compétitif de l’horlogerie, l’identité et la narration d’une création sont aussi essentielles que la maîtrise technique. Poiray l’a bien compris, et sa collection phare continue d’écrire son propre temps, aux rythmes conjugués de l’histoire de la maison et de notre époque.
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