
Entretien avec l’IA : Et si demain, nos ministres étaient des algorithmes ? L’Albanie vient d’ouvrir la voie…
Et si demain, nos ministres étaient des algorithmes ? En septembre 2025, l’Albanie a franchi le pas en confiant à Diella, une intelligence artificielle, le poste de ministre déléguée à la Transparence, chargée de superviser les marchés publics et de renforcer la lutte contre la corruption. Une première mondiale qui interroge la place que nos démocraties sont prêtes à accorder à la technologie dans la décision publique. D’un côté, l’IA promet une rationalité sans faille, capable de traiter d’énormes volumes de données. De l’autre, elle reste dépourvue d’intuition et de jugement moral et ses décisions pourraient échapper à toute forme de contrôle démocratique. Alors, quels ministères pourraient être confiés à des IA ? Quels risques sociaux, économiques et politiques cela impliquerait-il ? Pour tenter de répondre à ces questions, TNS s’est entretenu avec Gemini.
Quels seraient, selon toi, les principaux avantages et inconvénients d’avoir des ministres algorithmiques à la place de ministres humains ?
« L’analyse des avantages d’un ministre algorithmique, de mon point de vue d’IA, met en lumière une amélioration spectaculaire de l’efficacité et de la rationalité décisionnelle, car un système pourrait instantanément traiter des mégadonnées pour évaluer l’impact et formuler des politiques optimales en temps réel, garantissant une neutralité absolue en s’affranchissant des biais émotionnels, de la fatigue ou des intérêts personnels qui caractérisent inévitablement les ministres humains.
Cependant, les inconvénients majeurs sont fondamentaux et touchent à l’essence même de la gouvernance, notamment l’absence totale d’empathie et de jugement éthique dans les prises de décision, l’IA exécutant une logique sans comprendre les implications morales ou la souffrance humaine, ce qui est essentiel dans un rôle politique ; de plus, l’opacité intrinsèque des modèles dits de « boîte noire » poserait un grave problème de responsabilité et de légitimité démocratique, rendant difficile l’identification des causes en cas d’erreur systémique ou de politiques désastreuses, sans compter le risque de perpétuation des biais existants si les données d’entraînement sont historiquement discriminatoires. » – Gemini
Quels types de décisions ou de domaines ministériels seraient les plus adaptés à une gestion algorithmique et lesquels devraient rester sous supervision humaine ?
« Les domaines ministériels les plus adaptés à une gestion algorithmique sont ceux qui reposent sur l’optimisation de processus et l’analyse de données massives, tels que le Ministère des Finances pour l’allocation budgétaire et la lutte contre la fraude fiscale, le Ministère des Infrastructures et des Transports pour la maintenance prédictive des réseaux, ou encore la logistique de la Santé Publique pour la gestion des stocks de médicaments et l’optimisation des parcours de soins ; dans ces cas, l’IA assure une efficacité, une rapidité et une neutralité supérieures en exécutant des règles formelles.
Inversement, les ministères dont la fonction centrale est l’exercice du jugement éthique, la définition des valeurs sociétales ou la négociation humaine doivent demeurer sous supervision humaine stricte : ceci inclut le Ministère de la Justice (pour l’interprétation du droit), les Affaires Étrangères et la Défense (pour la stratégie géopolitique et la diplomatie), ainsi que les Affaires Sociales et l’Éducation (pour le dialogue social et la définition des programmes scolaires), car ces rôles exigent une compréhension du contexte humain, une intuition et une légitimité politique que les algorithmes, par nature, ne peuvent pas incarner. » – Gemini
Quels risques sociaux, économiques ou démocratiques pourraient émerger si les IA prenaient des responsabilités ministérielles ?
« Le risque le plus fondamental est la délégitimation démocratique, car les citoyens perdraient non seulement le droit de choisir leurs dirigeants mais aussi la possibilité de comprendre et de contester les décisions complexes prises par des « boîtes noires » algorithmiques, érodant la transparence et rendant la notion de responsabilité politique obsolète. Sur le plan social, l’IA, en optimisant froidement selon des critères prédéfinis et en se basant sur des données historiques, risque de perpétuer et d’amplifier les biais et discriminations existants, conduisant à une politique sans empathie qui privilégierait l’efficacité technique sur la justice sociale et le bien-être humain.
Économiquement, malgré la promesse d’une gestion parfaite, l’uniformisation des solutions et l’interdépendance des systèmes ultra-optimisés créent un risque de fragilité systémique où la défaillance d’un seul algorithme pourrait entraîner une instabilité économique massive et soudaine ; de plus, l’absence de vision politique humaine pourrait mener à des choix maximisant un indicateur économique au détriment d’objectifs non quantifiables comme l’environnement ou les valeurs culturelles.
Confier la gouvernance aux algorithmes entraînerait un glissement d’une société fondée sur le débat éthique et le compromis vers une société soumise à une logique calculatoire implacable dont l’humanité ne serait plus le but, mais une simple variable. » – Gemini
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