
Nvidia, l’outsider du gaming devenu l’architecte de la révolution IA
De modeste fabricant de cartes graphiques de jeux vidéo, Nvidia est devenue l’une des entreprises les plus influentes au monde grâce à ses GPU pour entraîner les modèles d’intelligences artificielles. Première dans les esprits et les rapports financiers, Nvidia continue d’innover sous la houlette de son PDG, Jensen Huang, qui a dirigé son entreprise vers l’IA il y a quinze ans et récolte aujourd’hui les fruits de son inspiration. The New Siècle a enquêté.
Après les Gafam, les huit magnifiques ?
La réussite actuelle de Nvidia dans l’intelligence artificielle a contribué à renommer les Gafam qui n’incluaient que Google, Amazon, Facebook (Meta), Apple et Microsoft. Avec Nvidia dans leurs rangs, mais aussi Tesla, ils sont désormais appelés les sept magnifiques, qui seraient plutôt huit si l’on ajoute Broadcom, une des dix entreprises les plus valorisées dans le monde. Bien loin devant ses rivaux, Nvidia est valorisée à 4 550 milliards de dollars en octobre 2025, faisant d’elle l’entreprise la plus chère du monde. Des chiffres hors normes qui poussent certains analystes à penser que nous sommes entrés dans l’ère des entreprises valorisées 10 000 milliards de dollars. À moins que ce à quoi nous assistons avec l’intelligence artificielle ne se révèle qu’une bulle financière…
Pourtant, au départ, Nvidia n’était qu’un fabricant de cartes graphiques pour jeux vidéo. Aujourd’hui c’est le nec plus ultra si vous voulez faire tourner vos modèles d’intelligence artificielle. Ses innombrables GPU moulinent dans les data centers pour entraîner et faire tourner les modèles de langage artificiels et leurs données.
Sortie de la carte graphique la plus puissante jamais conçue
En 2025, Nvidia a levé le voile sur sa GeForce RTX 5090, décrite comme la carte graphique la plus puissante jamais sortie. “Basée sur l’architecture Nvidia Blackwell à hautes performances et équipée de 32 Go de mémoire GDDR7 ultra rapide, la GeForce RTX 5090 vous permet de tout faire, tout simplement”, se félicite la firme sur son site, dont la carte est boostée grâce aux technologies de ray tracing intégral et du rendu neuronal.
Il est loin le temps où Nvidia courait après Intel sur le segment des cartes graphiques de jeux vidéo. Aujourd’hui la société vole au secours de son concurrent (valorisé désormais 150 petits milliards de dollars) avec l’investissement de 5 milliards de dollars dans Intel et un accord de codéveloppement de puces pour centres de données et PC. Et elle continue d’innover, notamment en robotique. En septembre dernier, l’entreprise a rendu disponible Newton, un moteur physique développé avec Google DeepMind et Disney Research. Dans un communiqué, elle écrit : “Les développeurs peuvent désormais simuler des actions de robots extrêmement complexes, comme marcher dans la neige ou le gravier et manipuler des tasses et des fruits, et les déployer avec succès dans le monde réel”.
Jensen Huang, PDG de Nvidia et nouveau Steve Jobs ?
L’entreprise basée à Santa Clara en Californie mise aussi sur l’open source en partageant dernièrement sa technologie d’animation Audio2Face, un moteur d’IA capable de générer automatiquement des expressions faciales réalistes à partir d’un fichier audio. Une aubaine pour les développeurs de jeux vidéo, qui y voient un gain de temps colossal.
Pendant ce temps le PDG de l’entreprise, Jensen Huang et sa sempiternelle veste en cuir noir signée Tom Ford, porte au firmament l’image de la firme si l’on considère l’aura du dirigeant sur les réseaux sociaux. À l’instar de Steve Jobs et son col roulé, il s’est forgé une silhouette devenue instantanément reconnaissable. Si vous scrollez sur Instagram ou TikTok, vous n’avez sûrement pas échappé à l’une des vidéos du CEO. Né à Taiwan, arrivé enfant aux États-Unis, plongeur dans un restaurant, milliardaire aujourd’hui, l’homme distille ses conseils business et motivation. Une véritable base de fans s’est même formée, la “jensanity”, qui relaie ses interventions et ses posts avec l’enthousiasme réservé d’ordinaire aux rockstars.
C’est lui qui, dès 2010, parie sur l’idée que les GPU conçus pour le jeu vidéo pourraient aussi servir à entraîner les modèles d’intelligence artificielle. Un pari validé plus d’une décennie plus tard, lorsque ChatGPT s’est appuyé sur ces processeurs et a contribué à propulser Nvidia sur le devant de la scène.

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