La Lexus LFA, l’expression ultime du savoir-faire japonais en supercar

La naissance de la Lexus LFA remonte au début des années 2000. Un projet secret de Toyota, mené par l’ingénieur en chef Haruhiko Tanahashi, aux ambitions certaines : créer une auto de sport capable de faire de l’ombre aux plus grandes références européennes. Pour Lexus, cette voiture était celle de la légitimité. Afin d’atteindre son objectif, la marque ne lésine pas sur les dépenses. Le développement, à la fois long et coûteux, aboutit à la création d’une coque et d’une carrosserie en fibre de carbone. Lexus abandonne l’idée initiale, une structure en aluminium, pour réduire le poids et améliorer la rigidité.

Lexus LFA V10

La production de la voiture, limitée à seulement 500 exemplaires assemblés à la main (dont 50 pour la Nürburing Edition, une version radicale et ultra-exclusive), attire rapidement l’attention des médias et des passionnés. Lexus fait de la supercar un objet de collection, même avant sa sortie. Le prix du modèle neuf, près de 375 000 euros, fait pâle figure à côté de la voiture la plus chère du monde, certes. Pour autant, il place automatiquement le modèle au centre de l’attention. 

La production est peut-être plus importante que la Ferrari F60 America (dix exemplaires en 2014), elle n’en reste pas moins suffisamment exclusive pour jouer sur les attentes. Des attentes élevées, sans doute à l’origine des premières critiques concernant la boîte de vitesses robotisée, jugée moins rapide que les modèles de l’époque (avec le double embrayage). Malgré tout, la Lexus LFA devient un symbole : le son mélodieux, noble et intense du V10 retentit encore dans les oreilles des passionnés.

De la LFA à la LFR : quelle part d’héritage reste-t-il ?

En annonçant la LFR, Lexus savait que la comparaison serait au rendez-vous. Il n’est pas simple de succéder spirituellement à un modèle d’exception qui a marqué les esprits. La signature sonore du moteur de la LFA participait grandement à l’expérience utilisateur. Ce vrombissement spectaculaire apportait une aura sans pareille. Or, les premières données concernant la LFR annoncent un changement de paradigme.

Lexus LFA savoir faire japonais

Le nouveau modèle serait doté d’une motorisation V8 bi-turbo associée à un système hybride. Mais Lexus prévoit également une autre version totalement électrique. Or, l’âme de la LFA réside justement dans l’organique du V10. Certes, la sensation de vitesse devrait être au rendez-vous et les performances brutes bien supérieures. 

Mais est-ce vraiment ce qu’attendent les fans de la première heure ? Ces derniers peuvent craindre la perte du lien viscéral entre le pilote et le moteur atmosphérique avec l’arrivée d’une technologie embarquée de pointe. Pouvons-nous réellement parler d’héritage, quand le nouveau modèle vient rompre avec la philosophie mécanique pure de Lexus et de son premier véhicule supercar ?

Pourquoi la Lexus LFR suscite-t-elle autant d’attentes chez les professionnels ?

Malgré les réserves de certains puristes, l’attente autour de la LFR reste immense. Le segment étant en pleine mutation, Lexus a un coup à jouer, en plus de combler le vide laissé par la LFA. Si les craintes concernant la perte de sensation avec la disparition du V10 sont posées, d’autres saluent le design moderne et l’approche technologique, un mariage dans l’ère du temps entre élégance et performance.

Lexus LFA Lexus LFR prototype

Sur le papier, il semble évident que la LFR sera meilleure que la LFA en performances pures. Mais elle ne s’adressera sans doute pas au même public. Pour les amateurs de supercars nouvelle génération, la performance hybride de pointe et l’efficacité du moteur électrique sont des arguments de poids. C’est l’occasion de s’offrir l’héritière d’une voiture rare et exclusive et de profiter d’une modernité technologique tout en soulageant sa conscience écologique. C’est une nouvelle étape pour Toyota, qui sert de lien indirect avec le développement de concessionnaires Lexus. La LFR s’impose comme le nouveau catalyseur qui permet aux concessionnaires de se positionner dans le luxe et d’élever leurs compétences techniques. Les amateurs de performance innovante combinée à l’efficience énergétique pourront aussi se tourner vers la Renault Filante Record 2025, proposition française qui fait déjà beaucoup parler. 

La LFA restera le symbole d’une époque désormais révolue. En oubliant le rugissement mécanique de son modèle culte, Toyota apporte sa réponse à l’ère de l’électrification. Le segment des voitures électriques poursuit son évolution dans l’innovation, du côté du luxe (Spectre Black Badge 2025), comme du côté des berlines (Xiaomi SU7). La supercar japonaise ne compte pas seulement faire de la figuration, elle est là pour prouver les nouvelles ambitions de la marque. Son objectif, alors, n’est pas d’égaler ou de faire oublier la LFA. Elle veut simplement marquer sa propre légende en accordant les performances extrêmes à la responsabilité environnementale.

Nom d'auteur Pierre Lacoste
Pierre Lacoste est rédacteur depuis sept ans. Son parcours l’a conduit à explorer les grands mouvements qui traversent nos sociétés, en abordant des thématiques variées telles que l’actualité, les faits de société, les médias ou encore les cultures du divertissement. Son regard aiguisé sur les mutations technologiques et culturelles l’amène à questionner leur influence sur nos modes de vie et nos représentations collectives. Curieux, exigeant, et formé aux Arts, il insuffle à ses écrits une sensibilité singulière, où l’analyse se conjugue à une véritable dimension créative.
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