
OFM IA, l’envers d’OnlyFans entre carrière accélérée et cage dorée
L’intelligence artificielle générative s’est invitée dans tous les domaines y compris les contenus pornographiques et érotiques. Si bien que la célèbre plateforme OnlyFans est désormais inondée d’« OnlyFans Management IA » (OFM IA). Une pratique qui consiste à créer de toute pièce un avatar virtuel puis à lui ouvrir un compte pour monétiser photos et vidéos. Si le concept séduit par ses gains potentiels, il interroge tout autant sur le plan juridique et éthique. The New Siècle fait le point.
Comment OFM IA a transformé une intuition technologique en un empire ?
L’idée n’est pas nouvelle. On se souvient tous ou presque des cheveux roses d’Aitana Lopez, la première mannequin générée par IA en 2022. Derrière elle, se cachait l’agence influence espagnole The Clueless. Depuis, ce phénomène s’est amplifié. Récemment, c’est Tilly Norwood, une actrice estampillée « IA », créée par la firme Particle6 Productions, qui a fait son apparition. Et l’univers du porno n’y a pas échappé comme sur OnlyFans.
Mais OnlyFans, c’est quoi ? A sa création en 2016, la plateforme britannique permettait aux artistes de proposer à leurs fans des photos, des clips ou des morceaux exclusifs, par le biais d’un abonnement dont ils fixaient eux-mêmes le prix. Petit à petit, elle s’est étendue à plusieurs secteurs comme la cuisine, le fitness, la mode ou le lifestyle jusqu’à opérer un changement de paradigme. En 2018, elle est rachetée par le milliardaire Leonid Radvinsky, déjà propriétaire de plusieurs sites pour adultes. Ce dernier entérine la plateforme dans le contenu érotique.
Durant le confinement, sa popularité explose. Qui dit popularité, dit davantage de concurrence. Pour obtenir de nouveaux followers, les créateurs doivent publier quotidiennement. Alors pour optimiser leurs gains, certains n’ont pas hésité à recourir à l’IA et notamment à Midjourney, Stable Diffusion ou Dall-E pour générer des femmes virtuelles. Après l’essor des proxénètes 2.0, place aux OnlyFans Managers IA.
Quand OFM IA permet la performance sur OnlyFans
Des avatars virtuels plus rémunérateurs que de véritables comptes puisque la plupart des créateurs sur OnlyFans gagnent entre 100 à 180 euros seulement par mois. Seules quelques créatrices, comme Khalimité, ont la chance de percer et perçoivent jusqu’à 6000 euros par mois. Certains ont vite compris les limites de la plateforme et ont trouvé une alternative avec OFM IA. Derrière cette abréviation se dissimulent des managers qui gèrent plusieurs comptes.
Une nouvelle ère du désir virtuel permise notamment par le vol de photos ou de vidéos d’influenceuses où leur corps va servir à générer, grâce à l’IA, une nouvelle personne dotée d’un faux visage. Parfois, cela se fait même aux dépens de femmes anonymes. De véritables faussaires en quelque sorte. Face au succès de ces OFM IA, les formations en ligne se multiplient. En guise de prof, des entrepreneurs qui ont parfois fait leurs armes dans le business classique de manager OnlyFans. Au programme, création d’un avatar IA hyperréaliste, rédaction de posts engageants pour les réseaux sociaux, automatisation des chatbots, etc. Sans oublier que tous ces outils de création ne nuisent pas à la personnalisation des fantasmes. Puisque le succès de ces modèles IA s’explique aussi par leur disponibilité permanente et leur capacité à répondre aux désirs de chaque utilisateur.
De la productivité à la scalabilité, OFM IA signe son succès
Un filon plus rémunérateur que d’être OnlyFans manager étant donné qu’il n’y a aucune contrepartie financière à verser comme pour les modèles humains. Et ce n’est pas le seul avantage, ces avatars virtuels sont disponibles à tout heure du jour et de la nuit sans être épuisés physiquement et sans réellement s’exposer puisqu’ils n’existent pas. Obsédés par le rendement, ces managers IA multiplient les faux profils féminins sur différentes plateformes pour optimiser au maximum leur gains. Un véritable business model conçu pour amadouer l’algorithme.
Ce phénomène, bien que difficile à quantifier sur OnlyFans, n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, il industrialise encore plus le désir et fragilise davantage les travailleuses du sexe. Puis, il questionne le droit à l’image. Utiliser des photos de créatrices ou d’anonymes pour générer des modèles virtuels n’est pas sans conséquence surtout lorsqu’elles sont monétisées. Pour l’instant, peu d’affaires vont jusqu’au tribunal. 
En France, le recours au deepfake est pourtant bel et bien encadré par l’article 226-8 du Code pénal qui sanctionne « le montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne sans son consentement, s’il n’apparaît pas à l’évidence qu’il s’agit d’un montage ou s’il n’en est pas expressément fait mention ». Reste à voir si la législation saura se renforcer pour mieux réguler cette activité…
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