Top 5 des start ups lancées par Hexa et devenues des titans du SaaS
Hexa, anciennement eFounders, s’est forgé une réputation unique dans l’univers du startup studio. Fondé par Thibaud Elziere, que The New Siècle a eu le privilège d’interviewer, Quentin Nickmans et Amaury Sepulchre, ce modèle a prouvé qu’il pouvait transformer une idée brute en entreprise internationale. Chaque lancement repose sur un canevas rigoureux, des fondateurs sélectionnés au cordeau et un suivi qui couvre aussi bien la mise en marché que la chasse aux investisseurs. En dix ans, plusieurs jeunes pousses sorties de cet atelier sont devenues des références mondiales. The New Siècle dresse le Top start up Hexa, un panorama des cinq sociétés qui se tiennent désormais parmi les titans du SaaS…
Aircall, centaure international de la téléphonie cloud
Aircall voit le jour en 2014 dans le giron d’Hexa. L’idée paraît presque évidente… proposer une téléphonie cloud qui se greffe sans effort sur les outils du quotidien, du CRM aux logiciels de support. Les premiers pas restent prudents, avec un tour en capital-risque de 800 000 euros et l’appui de quelques business angels.
Puis tout s’accélère. Draper Esprit, Balderton et NextWorld Capital misent sur l’équipe et sur le potentiel d’un marché en pleine mutation. En 2021, une levée de 120 millions de dollars propulse Aircall dans le cercle des centaures, avec plus de 100 millions d’ARR, ce chiffre qui sert désormais de baromètre pour juger la force d’un acteur SaaS.
Aujourd’hui, l’entreprise revendique plus de 20 000 clients répartis sur cinq continents. Son siège new-yorkais, ses antennes de Sydney à Madrid, dessinent une expansion internationale qui s’affiche sans détour. Aircall ne s’est pas contentée de dépoussiérer la téléphonie d’entreprise… elle a réinventé la communication client dans un monde où tout passe par le cloud.
Front, l’email réinventé pour une collaboration d’équipe sans faille
Front voit le jour en 2013 avec une obsession… sortir les équipes du désordre des messageries partagées où les mails se perdent sans responsable. Le logiciel transforme chaque message en tâche vivante, assignable, annotable, suivie au fil du temps. Très vite, des entreprises de poids s’y intéressent et la trajectoire prend une vitesse nouvelle. La société installe son siège à San Francisco pour se rapprocher du marché américain, un choix stratégique qui séduit les fonds de capital-risque. Salesforce Ventures et Sequoia mènent une série D de 65 millions de dollars, un tournant décisif qui ouvre la porte à une expansion mondiale.
Front s’appuie sur l’intelligence artificielle pour accélérer la productivité. Résumés de fils interminables, brouillons de réponses générés automatiquement, suggestions d’actions… l’outil intègre des briques qui réduisent le poids des tâches répétitives. Selon les dirigeants, près d’un cinquième des conversations pourrait bientôt être pris en charge de cette manière, une évolution qui redéfinit la relation client sans effacer la part humaine.
Aujourd’hui, plus de 8 000 entreprises utilisent la plateforme. Les utilisateurs professionnels vantent sa capacité à fluidifier la communication client, à relier messagerie et CRM, à offrir un niveau de personnalisation inédit. Front ne se contente plus d’être un outil de productivité… il s’impose comme un partenaire stratégique dans l’univers du service B2B.
Spendesk, la solution qui simplifie la gestion des dépenses
Fondée en 2016 par Rodolphe Ardant au sein d’Hexa, Spendesk s’attaque à un problème universel : la gestion des dépenses en entreprise. Cartes de paiement physiques ou virtuelles, suivi automatisé, validation hiérarchique… l’outil centralise tout ce que les directions financières détestaient gérer sous Excel.
Les investisseurs ne s’y trompent pas. Index Ventures, Eight Roads Ventures et General Atlantic injectent des centaines de millions de dollars, propulsant Spendesk vers le statut de licorne française dès 2022. La société revendique plus de 5 000 entreprises clientes et plus de 200 000 utilisateurs sur la plateforme.
La proposition de valeur réside dans la scalabilité du produit. Que l’entreprise compte 20 ou 2 000 employés, le service s’adapte. Le modèle repose sur une croissance récurrente, avec des abonnements SaaS adossés à des volumes de transactions. Cette mécanique garantit un ARR solide et une rentabilité en ligne de mire. Dans un monde où les flux financiers s’accélèrent, la société illustre comment un financement startup bien structuré peut donner naissance à un acteur paneuropéen du BaaS (Banking-as-a-Service).
Yousign impose la signature électronique made in Europe
Créée en 2013 à Caen par Luc Pallavidino et Antoine Louiset, Yousign a rejoint l’écosystème Hexa en 2019, partenariat stratégique qui s’est concrétisé par une série A de 30 M€ en 2021 pour accélérer une alternative européenne à DocuSign.
Les premiers financements proviennent de fonds français de capital-risque, rejoints ensuite par Lead Edge Capital et eFounders. En 2021, Yousign boucle un tour de 30 millions d’euros pour accélérer son développement. Sa croissance repose sur deux piliers : une adoption massive par les PME et une intégration fluide dans les logiciels métiers.
Avec plus de 15 000 clients, Yousign s’impose comme un acteur stratégique du marché SaaS européen. L’entreprise mise sur une identité claire (une alternative souveraine et fiable) et sur la promesse d’une croissance récurrente adossée à des millions de documents signés chaque mois. La société illustre aussi le rôle d’Hexa comme catalyseur de champions SaaS. En misant tôt sur la conformité européenne, elle s’offre un terrain différenciant. Dans un monde obsédé par la sécurité et la réglementation, cette carte joue en sa faveur.
Mailjet, l’outil d’emailing scalable qui a pavé la voie aux succès de Hexa
Avant Aircall, Front, Spendesk et Yousign, une première pépite avait ouvert le chemin. Créée en 2010, Mailjet mise sur l’email marketing et sur une promesse simple à l’époque… gérer sans effort des millions de messages, qu’ils soient transactionnels ou promotionnels. Très vite, des entreprises en quête d’un acteur européen capable de rivaliser avec Mailchimp s’y intéressent.
La force de Mailjet tient à sa scalabilité. La plateforme s’adapte aux besoins des marques en hypercroissance, sans rupture de service, sans perte de performance. Les investisseurs suivent, Alven Capital en tête, et la société s’offre un portefeuille de clients répartis dans plus de 150 pays (des acteurs du e-commerce, des médias, mais aussi des administrations publiques qui cherchaient un prestataire respectant la réglementation européenne).
En 2019, la trajectoire prend un virage. Pathwire acquiert Mailjet, puis l’ensemble rejoint Mailgun avant d’être intégré à Sinch. Une chaîne de rachats qui illustre la valeur stratégique du produit, tout en marquant une étape clé pour Hexa. Mailjet reste dans l’histoire du studio comme sa première grande success story… la preuve qu’une start up française pouvait s’inviter dans la compétition mondiale du SaaS et tenir tête aux géants américains.
Aircall, Front, Spendesk, Yousign, Mailjet… cinq jalons qui composent aujourd’hui un panthéon du SaaS signé Hexa. Chacune illustre une facette de la réussite, qu’il s’agisse de l’audace produit, de l’exécution commerciale, ou de la capacité à convaincre les investisseurs. Ce Top start up Hexa raconte aussi l’histoire d’un modèle, celui du startup studio, qui a prouvé qu’une méthode pouvait engendrer des acteurs mondiaux. L’avenir s’écrit déjà… d’autres pousses naissent dans les bureaux d’Hexa, promesses de futurs centaures et peut-être d’une nouvelle licorne française.
Juliette Lamy
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