Que vaut Sora l’IA générative de vidéos de OpenAI ?
Depuis février 2025, les abonnés à ChatGPT peuvent profiter des superpouvoirs de Sora, l’intelligence artificielle générative de vidéos développée par OpenAI. Elle est capable de créer des vidéos et des photos hyper réalistes à partir d’un simple prompt. Si la technologie n’est pas nouvelle, le résultat est saisissant et marque clairement une nouvelle étape dans la génération de contenu visuel. Qualité de rendu, durée des vidéos, accessibilité, usages professionnels… Qu’en est-il (vraiment) de cette nouvelle révolution ? The New Siècle fait le point.
Que permet Sora aujourd’hui entre qualité, durée, réalisme et limites...
20 secondes de vidéos maximum en 1080p
Oubliez les longs-métrages. Sora se limite pour l’instant à 20 secondes de vidéo et encore, uniquement en 1080p avec l’abonnement GPT Pro. Avec GPT Plus le plafond tombe à 10 secondes en 720p. Bien sûr, il est possible d’enchaîner les vidéos mais là encore il vous faudra GPT Pro pour y avoir droit sans limite.
Côté technique, cette IA générative s’appuie sur des modèles de diffusion sophistiqués qui lui permettent de restituer des « patchs visuels » qu’elle réorganise en fonction de la requête. Ce sont des fragments d’image générés séparément que l’IA assemble ensuite comme un puzzle animé. Le tout s’appuie sur une énorme base de données (visuelles et physiques) qui entraîne une couche de deep learning capable de comprendre le texte et de fournir une vidéo (plus ou moins) conforme en quelques minutes.
Un rendu vidéo réaliste, mais des contraintes visibles
Nous l’avons testé avec quelques requêtes simples et les résultats sont assez bluffants. Le niveau de détail dans les matières, les effets et les animations de caméra impressionnent. Mais malheureusement, après plusieurs prompts certaines limites apparaissent… Des objets sont légèrement déformés et les corps humains (en particulier les mains) échappent à la logique anatomique.
Si l’on fait une requête plus complexe et précise, l’outil a dû mal à saisir les transitions et les rendus deviennent plus qu’aléatoires. Il reste toutefois simple d’utilisation, l’interface est sobre et relativement intuitive, et une fois que la vidéo est générée, on peut la partager, la télécharger ou la retravailler.
Un accès différencié selon l’abonnement
Si vous êtes déjà abonné à OpenAI pour ChatGPT, vous avez accès à Sora depuis février. Et comme pour ChatGPT, vos possibilités dépendent de votre abonnement :
- ChatGPT Plus (20$/mois) : jusqu’à 50 vidéos/mois en 720p, avec filigrane, prompt limité, 2 générations parallèles
- ChatGPT Pro (200 $/mois) : 500 vidéos/mois en 1080p, sans filigrane, avec 5 générations parallèles
OpenAI prétend que ce fonctionnement en deux niveaux d’accès lui permet de mieux cadrer l’usage et de prévenir les dérives, notamment les manipulations visuelles. Sora se targue d’ailleurs d’intégrer des garde-fous contre les deepfakes et la génération de visages réalistes sur commande.
Applications concrètes de Sora pour les pros du contenu
Storyboarding, prototypage et visualisation
Sora n’est pas destiné qu’au loisir du grand public. OpenAI affiche clairement ses intentions d’en faire un outil sérieux pour de nombreux domaines professionnels. Dans l’audiovisuel tout d’abord, Sora est très utile pour prévisualiser un projet avec de le lancer en « véritable » production. On peut tester une mise en scène, simuler une ambiance, sans avoir à sortir la moindre caméra ou à se lancer dans un montage compliqué. Un atout de poids et des économies intéressantes pour les studios de préproduction, les agences de publicité ou les freelances du motion design.
Création vidéo automatisée pour les réseaux sociaux
Pour les marques ou les créateurs de contenu ensuite, Sora s’avère très utile. Elle promet de produire des capsules courtes, immersives, à une vitesse record et quasiment gratuitement. Les vidéos s’adaptent au format vertical, à la narration séquentielle…, toutes les logiques de contenu social media sont dans Sora.
Formation, pédagogie, muséographie
Enfin, dans les domaines éducatifs ou culturels, où le matériel et les compétences peuvent manquer, la génération de vidéos à partir de texte ouvre de nouveaux horizons (reconstitutions historiques, animations explicatives ou expériences immersives…). Des contenus de niveau professionnel deviennent accessibles aux non-experts.
Sora vs les autres IA vidéo (Runway, Kling, Pika Labs…)
Runway Gen-3 et 4 : la préférée des publicitaires
Runway (dont la première version date déjà de 2018) est plébiscitée par les pros du cinéma ou de la publicité. Ils louent sa précision, son ergonomie et la robustesse de ses outils. Mais Sora se distingue par un rendu vidéo plus réaliste et des mouvements de caméra plus naturels. Sa gestion de la lumière et des ombres est également plus fine.
Kling AI : de bons avatars, de moins bons humains
La première grande différence de Kling est qu’il peut générer des vidéos jusqu’à deux minutes… Son mode multi-éléments permet en outre de moduler chaque scène, d’ajouter des effets ou de personnaliser les mouvements. Et si la qualité du rendu reste moins fluide que celle de Sora, notamment sur les personnages ou les textures, les prix de Kling sont plus attractifs. Pour exemple, un plan standard coûte moins de 10$ par mois.
Pika Labs : l’outil des créateurs sociaux
Pika Labs séduit par sa simplicité d’usage et sa rapidité. Pensée pour les créateurs de contenu, l’interface permet de générer des clips courts en quelques secondes avec des effets intégrés. Son rendu est adapté aux formats viraux (Reels, shorts…) mais reste nettement moins bon sur les aspects cinématographiques ou immersifs. Une solution agile, mais avec des performances visuelles inférieures à Sora.
Un outil plein de promesses
Moins modulaire que Kling, moins technique que Runway, mais plus spectaculaire que tous réunis, Sora se positionne comme un outil hybride facile d’accès, mais capable de résultats très professionnels. Sa limite de durée (20 s max) et ses approximations anatomiques rappellent toutefois qu’il s’agit d’une technologie encore en rodage et que le petit dernier d’OpenAI doit encore devenir grand.
Raphaël Pintart
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