
Dans la tempête numérique, Zscaler trace sa ligne de défense
En 2024, les attaques numériques ont bondi de 30% selon Check Point Research. Un chiffre qui s’explique en grande partie par la migration massive des entreprises vers le cloud, un mouvement aussi pratique que risqué. C’est dans ce paysage mouvant que Zscaler s’est imposée comme un repère. Créée en 2007, la société a bâti sa légitimité autour du modèle Zero Trust, qui part du principe que rien n’est acquis et que chaque accès doit être vérifié. Alors que les environnements cloud gagnent en complexité et que les menaces se réinventent sans relâche, Zscaler incarne l’un des acteurs capables d’apporter de la clarté et du contrôle. The New Siècle retrace la trajectoire de cette entreprise devenue incontournable dans l’écosystème cyber.
Zscaler, l'architecte d'un cloud plus sûr
Jay Chaudhry, entrepreneur né en Inde, a créé Zscaler après avoir découvert une faille dans la cybersécurité traditionnelle. Les pare-feu et les VPN d’entreprise protégeaient certes le périmètre, mais dès qu’un collaborateur se connectait depuis l’extérieur ou qu’une application basculait dans le cloud, la sécurité se fissurait. Il a alors eu l’idée de déplacer cette sécurité là où se trouvent désormais les données, dans le cloud lui-même.
L’entreprise a misé dès ses débuts sur cette vision Zero Trust. Concrètement, chaque connexion est vérifiée en temps réel, peu importe d’où elle provient. Cela signifie qu’un employé, qu’il soit au bureau, en télétravail ou en déplacement, n’aura accès qu’aux ressources dont il a strictement besoin et uniquement après authentification. Ce principe a séduit des milliers d’organisations, des PME aux géants du CAC 40, qui cherchaient une alternative aux infrastructures tech vieillissantes.
Zscaler repose sur 150 centres de données répartis dans le monde. Cette architecture permet de traiter plus de 500 milliards de transactions par jour, tout en analysant les comportements suspects en temps réel. L’augmentation du nombre de clients dans l’entreprise est ainsi très parlante. En 2024, l’entreprise décompte plus de 8 000 clients dans 185 pays contre 6 500 l’année précédente.
Nouvelles menaces, nouvelles stratégies pour Zscaler
Les menaces qui pèsent sur les entreprises ne ressemblent plus à celles d’il y a dix ans. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle peut générer des phishing sur mesure, des malwares polymorphes qui changent de forme pour échapper aux antivirus classiques… L’espionnage industriel gagne du terrain sous l’effet des nouveaux ransomwares et la guerre informationnelle se renforce à mesure que les attaques se perfectionnent.
Pour répondre à tous ces nouveaux problèmes de sécurité informatique, Zscaler a développé ThreatLabZ, son laboratoire de recherche interne, qui analyse le web au quotidien pour détecter les attaques numériques avant qu’elles ne se propagent. Les chercheurs y traquent également les nouvelles techniques utilisées par les cybercriminels : ransomwares émergents, campagnes de phishing… Leurs rapports, publiés régulièrement, font référence dans l’industrie en pleine transformation.
L’innovation chez Zscaler passe aussi par l’automatisation. La société intègre désormais des modules d’IA capables d’anticiper les comportements anormaux : un compte qui se connecte depuis trois pays en deux heures, une requête inhabituelle sur une base de données sensible… Le système réagit immédiatement. Zscaler a même développé des scripts capables d’isoler un appareil compromis en quelques secondes, sans intervention humaine.
La question de la souveraineté numérique s’invite aussi dans le débat. Plusieurs gouvernements européens exigent désormais que les données de leurs citoyens restent sur leur sol. Pour y répondre, Zscaler a ouvert des centres de données en France et en Allemagne, tout en préservant l’interconnexion avec ses 150 sites à travers le monde.
Zscaler face à la concurrence mondiale de la cybersécurité
Le marché de la cybersécurité ne manque pas d’acteurs solides. Parmi ses concurrents, on peut citer Palo Alto Networks, pionnier des pare-feu nouvelle génération, qui investit lui aussi massivement dans l’IA et propose des solutions de détection avancées. On a aussi CrowdStrike, qui mise sur la protection des terminaux et l’analyse comportementale. Au milieu de cela, Zscaler se distingue par sa spécialisation exclusive dans le cloud, elle ne fait rien de physique. Ainsi, quand ses concurrents vendent à la fois du matériel et des services cloud, elle a pris le parti de miser tout sur le cloud.
Cela la rend plus agile et lui permet d’avancer plus vite que ses concurrents sur son terrain, mais elle comporte un risque. Si le marché bascule vers des solutions hybrides, l’entreprise pourrait perdre des parts. De plus, une importante question se pose : en grimpant vers les sommets (le cours son action a bondi de 15% sur l’année) Zscaler perdra-t-elle son pied léger ? Face à des concurrents mieux capitalisés, elle va devoir équilibrer croissance et flexibilité.
Zscaler reste un acteur de premier plan dans un secteur où chaque jour apporte son lot de vulnérabilités. Mais dans un monde où les cyberattaques deviennent toujours plus sophistiquées, un nouveau défi se présente. L’avenir de la cybersécurité ne se jouera-t-il pas dans la capacité à prévoir les attaques, avant même qu’elles ne se déclenchent ?
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