
Pourquoi l’or traverse les siècles sans jamais perdre sa couronne ?
L’or a toujours suscité fascination et envie. À raison. Alors que le monde de la finance est en perpétuelle mutation, que les marchés s’agitent en tous sens et que l’intangible prend de plus en plus la place sur le concret, l’or continue de régner en silence. Aucun actif n’a traversé autant de régimes économiques, de crises systémiques et de révolutions technologiques sans perdre son statut de valeur refuge.
L’or, un actif historique aux multiples fonctions
Une présence millénaire dans les réserves stratégiques
Depuis la Ruée vers l’or, et même bien avant, le métal jaune s’est inscrit dans l’histoire monétaire de l’Humanité. Mais i reste bigrement d’actualité. Selon les données du World Gold Council (2024), les banques centrales détiennent aujourd’hui plus de 35 700 tonnes d’or, soit 20 % des stocks mondiaux connus. La seule Banque de France en conserve plus de 2 400 tonnes dans ses coffres. Quant à la Banque populaire de Chine et la Banque centrale de Russie, elles ont significativement augmenté leurs achats ces cinq dernières années, comme levier de dé-dollarisation.
Un actif tangible et liquide
Contrairement aux actions, obligations et autres actifs numériques, l’or est un bien tangible, indépendant de tout système de paiement. Il ne repose ni sur une promesse de rendement ni sur une infrastructure centralisée. Il est, comme le rappelle la Banque des Règlements Internationaux, un instrument « hors système » en cas de crise de liquidité ou de gel bancaire.
De plus, sa liquidité est mondiale. L’or se négocie 24h/24 et 7 jours sur 7 sur les places de Londres ou Shangai. Les produits d’investissement en or (ETF, certificats, lingots et pièces) permettent une exposition directe ou indirecte, avec des volumes quotidiens supérieurs à 150 milliards de dollars selon la LBMA (London Bullion Market Association).
Les alternatives modernes à l’or : atouts et vulnérabilités
Immobilier : solidité perçue, mais liquidité limitée
« La pierre » est souvent vue comme une alternative patrimoniale à l’or. L’immobilier offre des rendements locatifs et est censé prendre de la valeur au fil du temps. Mais il reste illiquide et dépend des cycles économiques. En période de crise, la revente rapide devient vite problématique, ce qui n’arrive jamais avec l’or qui reste échangeable en quelques heures sur les marchés mondiaux.
Actions et obligations : rendement et volatilité
Les marchés boursiers, dopés par la liquidité monétaire post-2008, ont offert des rendements inégalés. Mais ils subissent de plein fouet les crises de confiance et les bulles sectorielles. L’or, lui, reste décorrélé de ces dynamiques, et a même tendance à séduire davantage lorsque les indices dévissent.
Cryptomonnaies : promesse d’indépendance, instabilité chronique
Longtemps présentées comme le nouvel « or numérique », les cryptomonnaies devaient prendre peu à peu la place du métal précieux. Ou au moins présenter une alternative crédible. Mais elles affichent une volatilité extrême. La plus connue d’entre elles, le Bitcoin, n’arrête pas d’osciller et a encore perdu jusqu’à 70 % de sa valeur en quelques mois en 2022. De plus, à l’inverse de l’or, les cryptoactifs ne disposent d’aucune régulation systémique ni de reconnaissance institutionnelle universelle.
L’or comme bouclier contre l’incertitude économique
Protection contre l’inflation et les crises de devise
En période de dépréciation monétaire, l’or conserve sa valeur réelle. A la suite de chocs d’inflation, il atteint des sommets historiques. Il se négociait ainsi plus de 2 400 USD l’once au printemps 2024. Un phénomène rassurant et même indispensable pour les économies émergentes (Argentine, Turquie) pour lesquelles il représente un rempart face aux crises de change.
Un actif contracyclique
L’or tend à s’apprécier lorsque les actifs risqués chutent. C’est un actif « contracyclique ». C’est-à-dire qu’il joue un rôle de stabilisateur de portefeuille, en réduisant la volatilité globale et en sécurisant une part du capital en temps de crise. De nombreux fonds souverains ou fonds de pension (Norvège, Inde…) en détiennent désormais pour s’en servir d’assurance stratégique.
La valeur intangible et culturelle de l’or
Un symbole universel de richesse et de sécurité
L’or dépasse aussi le cadre strictement financier. Il incarne la transmission, le prestige. Présent dans les rites, les dotations, les institutions religieuses ou politiques, il conserve une charge symbolique que nulle cryptomonnaie ou action ne saurait égaler.
Un marqueur de souveraineté
Enfin, l’or est un outil de souveraineté. La polarisation des monnaies (dollar, euro, yuan) n’a pas d’effet sur lui. L’or reste une réserve ultime, non manipulable et qui échappe aux sanctions ou à la géopolitique monétaire. C’est ce que confirment les achats stratégiques récents par la Chine ou les Émirats.
Ni l’innovation technologique, ni l’hyper-financiarisation des économies n’ont altéré la singularité de l’or. Parce qu’il conjugue stabilité, matérialité, universalité et prestige, il reste ce que peu d’actifs sont capables d’être : une boussole dans la nuit. Indétrônable, non par conservatisme, mais par constance.

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