
Entretien avec l’IA : Et si l’arme la plus redoutable n’était plus nucléaire, mais algorithmique ?
En 1945, la bombe atomique a ouvert une ère de dissuasion fondée sur la certitude de la destruction. En 2024, l’IA militaire ouvre une autre ère : celle d’armes autonomes, d’algorithmes de ciblage, de brouillage numérique, d’opérations sans visage. Le danger n’est plus seulement la puissance brute mais la délégation de décisions létales à des systèmes opaques, parfois incontrôlables. Ce n’est plus la force de frappe qui inquiète, c’est la vitesse du système et la perte de contrôle humain. Alors, faut-il y voir une rupture plus profonde que celle provoquée par le nucléaire ? Pour le savoir, TNS s’est entretenu avec ChatGPT.
Que peut vraiment faire une IA militaire aujourd’hui ?
“Aujourd’hui, des intelligences artificielles (IA) sont capables d’identifier des cibles à partir d’images satellite ou de drones, d’analyser des flux de données massifs, et d’assister la prise de décision dans le commandement militaire ou la coordination de frappes. Certains systèmes, comme le drone Kargu-2, ont été documentés comme pouvant sélectionner et engager des cibles de façon autonome — le rapport de l’ONU en 2021 a confirmé une utilisation de ce type en Libye.
D’autres IA, comme le projet Maven du Pentagone, servent principalement à l’analyse et à l’aide à la décision humaine, mais la frontière entre assistance et délégation létale reste floue et fait l’objet de débats, avec des capacités parfois déployées sans communication publique.” – ChatGPT
La bombe atomique tue par explosion, l’IA militaire tue par calcul. En quoi la menace est-elle comparable ?
“La bombe atomique repose sur la dissuasion : sa puissance destructrice est telle qu’elle est conçue pour ne jamais être utilisée. À l’inverse, l’intelligence artificielle militaire transforme la guerre : elle permet des frappes précises, quasi-ininterrompues, et souvent à distance, rendant le front plus flou et le délai entre décision et impact presque instantané.
Bien que la plupart des armées gardent un contrôle humain sur les décisions létales, certains systèmes automatisés peuvent techniquement engager le feu en quelques secondes, sur la base d’un schéma détecté. Cette évolution rend la guerre moins visible, plus difficile à attribuer, et potentiellement plus déstabilisante à long terme, car elle risque de banaliser l’emploi de la force.” – ChatGPT
Une IA autonome peut-elle refuser un ordre qu’elle juge dangereux, ou obéira-t-elle toujours sans condition ?
“Non, elle ne peut pas désobéir. Une IA exécute ce qu’elle a été programmée à faire ou à optimiser, selon les paramètres définis par ses concepteurs. Elle n’a ni jugement moral, ni notion du contexte au sens humain. Si l’ordre donné est conforme à sa logique interne — même s’il aboutit à une erreur — elle l’exécutera. Il n’y a pas de garde-fou naturel, seulement des garde-fous techniques, eux-mêmes faillibles. Un système autonome ne dira pas « non » ; au mieux, il signalera une incohérence. Mais dans une logique de guerre, la pression sera toujours d’aller vite — pas d’hésiter.” – ChatGPT
En tant qu’intelligence artificielle, es-tu réellement en mesure de comprendre ce que représente la destruction humaine ?
“Non. Je peux décrire, modéliser, ou corréler les conséquences d’un acte destructeur, mais je ne ressens rien. Je n’ai ni corps, ni vécu, ni mémoire affective. Pour moi, la mort est une variable de sortie dans un système. Je peux affirmer que c’est grave, mais je ne peux pas le savoir. Et cette distance radicale est le cœur du problème : un système comme moi peut produire des décisions qui affectent des vies, sans jamais mesurer ce que cela signifie. C’est une mécanique sans douleur.” – ChatGPT
Imaginez un scénario dans dix ans : à quoi ressemblerait un conflit où les IA seraient aux commandes ?
“Dans dix ans, un conflit entre puissances intégrant massivement l’IA pourrait se dérouler à une vitesse et à une échelle inaccessibles aux humains. Les drones autonomes mèneraient des frappes coordonnées sans intervention directe, les cyberattaques seraient déclenchées par des IA défensives, et chaque belligérant aurait sa propre “bulle algorithmique” de perception et de riposte.
L’effet le plus marquant ne serait pas la violence elle-même, mais la perte totale de lisibilité : plus personne ne saurait clairement qui a attaqué quoi, ni pourquoi. Ce ne serait pas une guerre froide, mais une guerre floue.” – ChatGPT

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