Entre intuition et conviction, Cabaïa a transformé le sac à dos en modèle de bon sens
Depuis son lancement en 2015, la marque Cabaïa fait des envieux. Révélée au grand public lors de son passage dans l’émission Qui veut être mon associé ? en 2020, elle séduit aussitôt les investisseurs par son concept d’accessoires modulables et son univers solaire. Cinq ans à peine après ses débuts, Cabaïa côtoyait déjà les marques historiques sur le podium des enseignes de maroquinerie préférées des Européens. The New Siècle décrypte la stratégie de cette pépite made in France, aujourd’hui en pleine expansion en Europe et outre-Atlantique.
Cabaïa, l’histoire d’une start-up française en pleine ascension
À l’origine de Cabaïa, il y a un homme : Bastien Valensi. Ce self-made man de 34 ans, passionné de marketing et de textile, débarque en 2015 sur le marché de la mode avec une idée de « bar à bonnets ». Le concept est simple mais plutôt innovant pour l’époque. Les clients ont la possibilité de composer leur propre bonnet, en choisissant la couleur de leur laine et de leur pompon. Et ça marche, puisque le fondateur n’a aucun mal à écouler tout son stock de bonnets multicolores.
En misant sur l’hyperpersonnalisation, l’entrepreneur a flairé le bon filon, et décline alors le concept à l’infini avec des produits interchangeables : serviettes de plage, chapeaux, accessoires… Puis deux ans après les débuts de Cabaïa, il décide de se lancer dans la maroquinerie en proposant à ses clients un sac à dos à la fois fonctionnel et résistant, avec des poches interchangeables et un large choix de coloris. C’est un carton plein. L’année de leur lancement, les sacs Cabaïa s’écoulent à plus de 100 000 exemplaires.
Juste avant le premier confinement lié au Covid-19, en janvier 2020, la marque franchit une étape décisive en participant à l’émission Qui veut être mon associé ? sur M6. Sur le plateau, Bastien Valensi séduit plusieurs investisseurs grâce à son concept d’accessoires modulables et son storytelling solaire. L’entrepreneur obtient le soutien de Marc Simoncini et Michel de Guilhermier, qui investissent ensemble 300 000 € pour 10 % du capital.
Quelques mois plus tard, Cabaïa finalise une levée de 2,5 millions d’euros auprès d’investisseurs privés, ce qui lui permet d’étendre ses gammes, d’ouvrir ses premiers points de vente physiques et de structurer sa distribution européenne. Aujourd’hui, l’entreprise en compte près de 80 en France et séduit un public hétérogène, composé d’ados, de jeunes actifs et de mères de famille.
Derrière le succès du sac à dos, la stratégie Cabaïa
Si les co-fondateurs ne renient pas l’origine Made in France de la marque, ils misent sur une identité ultra exotique. Un nom qui sent le soleil, un univers inspiré des plages mexicaines et un logo aux allures de beach club. Les Français, puis les Européens adhèrent immédiatement à cet univers de sac à dos à contre-courant des marques de sacs à main tendance. En quelques années, Cabaïa se hisse au second rang des marques de maroquinerie les plus vendues en France, en concurrence directe avec Eastpak. Cette marque est réputée pour ses modèles pratiques et de grande qualité qui résistent au temps et aux aléas des cours de récré.
Alors, pour grignoter des parts de marché, Cabaïa emprunte un nouveau virage. Depuis 2023, l’enseigne propose des bagages, bonnets et accessoires plus sobres, plus fonctionnels mais aussi plus abordables. Une gamme proposée 10 à 15 % moins chère que les modèles iconiques de la marque, qui cible les étudiants. Cerise sur le gâteau : les produits sont toujours composés à 100 % de matières recyclées et offrent une “garantie à vie.” Résultat ? Plus d’1 million de sacs vendus en 2024, soit 2 fois plus qu’en 2021.
Cabaïa ou l’exemple d’une croissance responsable maîtrisée, même à l’international
Du bonnet au sac à dos multicolore, la marque n’a jamais dérogé à son engagement environnemental. Bastien et Émilien ont mis en place un modèle de production responsable et durable : les produits sont certifiés végane, les fournisseurs sont choisis avec soin et les producteurs sont audités régulièrement.
Pour proposer des coûts abordables et répondre à la demande, ils ont fait le choix de délocaliser la production en Chine. Bastien et Émilien assument pleinement ce choix : s’ils produisaient en France, ils ne pourraient pas proposer des produits à moins de 250 €, car l’idée de la marque est justement que les sacs ne soient pas réservés à une élite. Les fondateurs en sont convaincus, il est possible de construire un business model rentable et ambitieux sans sacrifier ses valeurs. Cabaïa est d’ailleurs certifiée B Corps et catégorisée entreprise à mission depuis 2022.
En moins de dix ans, la marque est passée du bar à pompons à une référence européenne de la bagagerie responsable. Prochain objectif pour l’équipe Cabaïa ? Le milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030 et une expansion progressive sur le continent américain. Une chose est sûre, l’histoire est loin d’être terminée et elle promet encore de belles étapes à raconter.
Coline Levin
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