
Christopher Wangen, entrepreneur autodidacte devenu référence de l’investissement immobilier
Christopher Wangen n’avait rien d’un héritier de fortune, et pourtant il s’est construit en quelques années un petit empire dans l’investissement immobilier. À seulement 25 ans, il parvient à remplacer son salaire de 2 200 € par des revenus locatifs et s’offre un tour du monde. La même année, il lance la CW Academy pour partager sa méthode. Depuis, plus de 23 000 personnes ont suivi ses formations, menant à l’acquisition de plus de 6 000 biens immobiliers pour un montant total de plus de 600 millions d’euros. Devenu chroniqueur sur BFM Business et auteur d’un best-seller, Christopher Wangen diversifie ses projets, de la « pierre » à la fintech : plateforme de crowdfunding Tokimo, co-fondée avec Matthieu Degli Innocenti, réseau Mon Cercle Immo et même un festival entrepreneurial en 2024. Il incarne une nouvelle génération d’investisseurs-pédagogues, capables de transformer une réussite personnelle en mouvement collectif vers la liberté financière.
Dans cette interview exclusive, The New Siècle a interrogé Christopher Wangen sur ses débuts décisifs et sa volonté de démocratiser l’investissement, les écueils d’un secteur en plein essor, ses initiatives audacieuses pour bousculer les codes de l’entrepreneuriat, et la manière dont il construit un écosystème autour de sa vision de la liberté financière.
I. De la prise de conscience à la première pierre
Votre déclic serait venu d’une discussion avec un client quinquagénaire qui regrettait de ne jamais s’être lancé dans l’investissement, un regret qui faisait écho à celui de votre père.
1 – Comment cet épisode a-t-il façonné votre rapport à la réussite et à la transmission ?
« Ça serait bien si on passait nos journées à gérer nos biens et à récupérer nos loyers.” Cette phrase, je l’ai entendue des dizaines de fois à table. Du haut de mes dix ans, j’écoutais attentivement cette conversation entre mon père, artisan, et ses amis.
C’était le rêve ultime pour eux. Leur métier avait développé un goût prononcé pour la pierre, mais sans jamais savoir comment s’y prendre. Comme s’ils ne se sentaient pas légitimes d’y arriver.
Voilà ce qui m’a façonné. D’une part, le rêve de la liberté et de la pierre. De l’autre, la compréhension que le manque de connaissances entraîne un manque de confiance en soi, qui aboutit à une vie de frustration et de regrets. » – Christopher Wangen
En 2016, malgré les réticences des banques en raison de votre jeune âge, vous avez réussi à acquérir plus de 13 biens immobiliers en moins de deux ans.
2 – Quelles stratégies avez-vous mises en place pour convaincre les institutions financières et bâtir cet empire immobilier si rapidement ?
« Celle qu’on sous-estime et qui manque à la plupart des gens : la persévérance. Ma première affaire m’aura valu quinze “non” avant que le seizième rendez-vous ne sonne la victoire. Je n’y connaissais pas grand-chose à ce moment-là, mais j’allais démarcher les banques comme si ma vie en dépendait. Je me battais comme un lion devant les banquiers pour leur montrer à quel point c’était la meilleure affaire possible.
Je ne l’ai compris que plus tard, mais les atouts de mon dossier à ce moment-là étaient : une affaire en dessous du prix du marché, une très bonne rentabilité locative (15 % par an), une excellente gestion financière de mes comptes, une épargne régulière, un dossier carré et soigné… » – Christopher Wangen
II. De l’expérience individuelle à la mission collective
En 2017, vous fondez la CW Academy avec l’ambition de démocratiser l’éducation financière. Aujourd’hui, plus de 23 000 personnes ont été formées via vos programmes, débouchant sur l’achat d’environ 6 000 biens pour plus de 600 millions d’euros investis.
3 – Comment expliquez-vous un tel engouement, notamment de la part d’un public souvent novice que la finance traditionnelle peine à toucher ?
« J’en étais moi-même le premier surpris. Il y a eu plusieurs aspects à ce moment-là. La nouveauté : mon discours n’avait jamais été entendu, et surtout pas d’une façon aussi simple et ludique. La forme : parler finance et immobilier en tour du monde, sur une plage ou une montagne, avec des mots simples que tout le monde comprend, ça n’existait pas. Les compétences : mon expérience en gestion de patrimoine, en management et en investissement rendait mon discours crédible et utile.
S’adresser à ceux d’en bas : je parlais à des gens qui n’intéressaient personne. Ni les banquiers, ni les CGP, ni les cabinets de conseil. La France d’où je viens, celle souvent tétanisée par le manque de connaissances, et qui a pourtant encore plus besoin que quiconque de comprendre comment gérer ses finances et devenir libre financièrement.
Les réseaux sociaux : mêler le sport, le voyage et le style de vie à l’immobilier, c’était nouveau. C’est comme faire manger du brocoli à quelqu’un en le cachant dans un hamburger. Il croit croquer un burger, mais découvre ensuite que c’est du brocoli, et que finalement, c’est bon pour lui. Eh bien, c’était pareil avec mon contenu. Faire passer des infos sérieuses et vitales, de façon ludique et accessible. » – Christopher Wangen
Chroniqueur sur BFM Business, vous avez également publié en 2020 un livre intitulé Devenir rentier immobilier en partant de rien.
4 – Quand on est devenu une figure aussi visible, comment éviter que la mécanique médiatique n’altère la sincérité du message d’origine ?
« C’est une excellente question ! L’indépendance et le caractère. Je ne dépends pas des médias. Je suis mon média. On ne me dit pas quoi dire, je dis ce que je veux, et si ça plaît à un média, il vient.
J’ai une fois été approché par une grande chaîne TV pour un projet d’émission. J’ai sorti une vidéo YouTube où je parlais d’évasion fiscale et d’expatriation. J’y expliquais qu’il y avait des avantages à vivre en France malgré les impôts et que partir dans un pays offshore n’était pas forcément la meilleure idée. Le projet d’émission est tombé à l’eau immédiatement, sans explication, alors même que la vidéo n’était pas polémique.
J’aime être indépendant. J’aime dire ce que je pense. Ce n’est pas toujours politiquement correct, mais ça m’est égal. Je préfère sacrifier du développement et des chiffres, mais rester aligné avec mes valeurs. Les médias ne m’ont jamais rapporté de chiffre d’affaires. » – Christopher Wangen
Vous fédérez aujourd’hui une communauté de plus de 600 000 abonnés sur l’ensemble de vos réseaux, dont 240000 sur YouTube où vos vidéos cumulent plus de 26 millions de vues.
5 – Le personal branding fait partie intégrante de votre stratégie marketing, pensez-vous qu’il soit aujourd’hui devenu un outil incontournable ?
« Plus que jamais. Mais les choses évoluent vite, il faut le repenser sans cesse. Le type de communication et d’informations qu’attendait ma communauté il y a cinq ans n’a rien à voir avec aujourd’hui. » – Christopher Wangen
III. Résister aux contradictions du marché
Le marché des formations pour “devenir rentier” est devenu très concurrentiel. Les promesses de liberté financière foisonnent, portées par de nombreux coachs, influenceurs ou vendeurs de méthodes miracles.
6 – Qu’est-ce qui vous distingue des “gourous” de l’investissement immobilier dans cet univers souvent saturé de promesses ?
« Comme dans tout marché porteur, arrivent très vite les touristes et les fraudeurs. Je pense aujourd’hui que 85 % de la concurrence s’est formée chez moi et a copié, à peu de choses près, mon contenu payant. C’est assez affligeant. Mais dans un marché où il y a peu de barrières à l’entrée, c’est tentant. Nombre d’entre eux ont acheté un bien, voire aucun, copient-collent du contenu, lancent du marketing, et c’est parti.
Je pense que ça ne dure pas longtemps. D’ailleurs, 80 % d’entre eux ont disparu. Il faut regarder le parcours du formateur, prendre le temps de le connaître, vérifier si ses propos ont du sens, contrôler qu’il soit bien OF (organisme de formation) agréé QUALIOPI (gage de qualité des prestations de formation proposées par un organisme), ce qui est notre cas. Cela implique un contrôle rigoureux des compétences transmises, du parcours de l’apprenant et du suivi des acquis. Et surtout, suivez votre instinct. Si vous ne sentez pas une personne, n’y allez pas. » – Christopher Wangen
Votre stratégie initiale reposait sur l’achat massif de biens à crédit, à une époque de taux historiquement bas. Or, les taux d’intérêt ont quadruplé entre 2022 et 2023.
7 – Quels conseils donneriez-vous aux aspirants rentiers qui débutent dans un contexte économique bien moins favorable ?
« La passion n’a pas changé, ni le maillot, seules quelques stratégies diffèrent. Acheter à crédit, un grand OUI, toujours. On ne vise plus les mêmes biens. Certaines régions post-Covid ont profité d’une hausse artificielle des prix, liée à l’exode des urbains à la recherche de verdure et d’espace. Et comme tout ce qui monte finit par descendre, ce sont souvent ces régions qui ont le plus subi la baisse liée à la montée des taux.
Disons qu’il faut être mieux formé et plus averti qu’avant. Avec des taux à 1 % dans un marché qui prend 5 % par an, n’importe qui pouvait gagner de l’argent : les erreurs étaient excusées. Aujourd’hui, il faut être plus prudent. Mais dans un contexte moins concurrentiel comme celui-ci, il y a beaucoup d’affaires à faire. Nos clients continuent d’en trouver d’excellentes. Elles sont moins visibles en apparence, mais il faut se creuser un peu plus les méninges. » – Christopher Wangen
IV. Structurer un empire à son image
Avec Mon Cercle Immo, vous avez lancé une plateforme qui connecte investisseurs, chasseurs de biens et artisans de confiance, tout en centralisant le suivi des projets immobiliers via vos équipes.
8 – Est-ce une manière de sécuriser le parcours de vos clients… ou de vous rendre indispensable au sein de votre propre écosystème ?
« Oui, mon capitaine. Plusieurs besoins derrière cette entreprise. Le premier, nos clients se forment avec nous. Nous sommes au début de leur parcours. Ils ont ensuite besoin de financements, de biens, de professionnels… Non seulement c’est une perte financière pour nous, mais c’est aussi un risque pour eux, car ils peuvent tomber sur des personnes peu scrupuleuses. Le second, augmenter la LTV client. Le client nous a coûté en marketing. Nous avons donc transversalisé pour augmenter sa valeur et lui faire poursuivre son parcours d’investisseur avec nous.
Et là, vous pourriez me dire : “Mais pourquoi ne pas avoir ouvert des agences immobilières, racheté une société de bâtiment ou ouvert un cabinet de gestion de patrimoine ?” J’y ai pensé. Mais ma priorité n’est pas le développement à tout prix. Ma priorité, c’est de croître avec un minimum d’efforts, de contraintes, de stress, de charge mentale et de risques financiers. Toutes ces activités sont, pour moi, des casse-têtes, des nids à problèmes, très peu génératrices de cash et avec un fort besoin en ressources humaines. Et qui dit plus d’humain, dit plus de problèmes. » – Christopher Wangen
Le 14 décembre 2024, vous avez réuni plus de 2 200 participants lors du Z Project, avec 25 intervenants de premier plan dont Caroline Receveur et Anthony Bourbon. Vous l’avez qualifié de “plus grosse claque entrepreneuriale” de votre vie. Un pari audacieux : environ 2,4 millions d’euros investis pour seulement 800 000 € de recettes.
9 – Qu’est-ce qui vous a le plus surpris et remis en question lors de cet événement ?
« La plaie est encore ouverte. Voir les chiffres me fait encore saigner… En 2022, Zénith de Paris, 4 200 personnes réunies autour de l’immobilier. Les places sont parties en quelques heures, tout était sold-out. En 2023, je me dis : “OK, j’ai pu remplir 4 200 personnes, seul, uniquement sur le thème de l’immobilier. Je peux faire 5 000 avec des speakers connus, ajouter la finance, la crypto et l’entrepreneuriat, et organiser avec M6.” C’était oublier le contexte économique.
Le Zénith était au zénith (oui, facile) de la situation économique. L’argent pleuvait grâce aux aides Covid et à la planche à billets. Les gens tuaient pour sortir de chez eux. En 2024, c’était l’abysse : pouvoir d’achat en berne, inflation douloureuse, 30 % de hausse sur l’événementiel, les transports, les hôtels… Le contexte m’a mis une belle claque. Une aventure de hauts et de très bas pendant un an. J’ai emprunté beaucoup d’argent, mis en vente tous mes biens.
J’ai compris deux choses. La première : mauvais timing, mauvais endroit. Après quelques succès, l’entrepreneur peut vite se sentir confiant, un peu trop parfois. Ça rappelle à l’ordre. Tu n’es rien. Le même talent, le même produit, s’ils ne sont pas au bon moment, au bon endroit, ne servent à rien. La deuxième : ne plus mettre mon propre argent dans un projet risqué et d’envergure. » – Christopher Wangen
Vous avez remis ça en 2025, cette fois au Carrousel du Louvre, dans un format plus intimiste, limité à un millier de participants.
10 – Quelle était la ligne directrice ou le message que vous vouliez faire passer cette année ?
« Technique, technique, technique. Moins de speakers connus, moins de développement personnel, plus de compétences concrètes et applicables immédiatement. Les retours que nous avons eus montrent que le public a préféré cette édition à celle de l’année précédente. Comme quoi, ce n’est pas toujours le plus cher qui plaît le plus. » – Christopher Wangen
The New Siècle remercie Christopher Wanger pour avoir répondu favorablement à notre interview et ainsi livrer sa vision et son expérience à nos lecteurs.
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