Interview : Julien Krief – Fondateur de Allday

Julien Krief construit hors des radars. En 2005, après avoir cofondé Immocom, société spécialisée dans l’investissement et la gestion d’actifs immobiliers, il affine pendant plus de quinze ans son expertise patrimoniale. Il lance Neos en 2020, une plateforme d’investissement. Un an plus tard, il prend un virage décisif avec la création d’ALLDAY : une entreprise spécialisée dans la mise à disposition d’espaces de travail flexibles et haut de gamme. Un choix qui intervient à un moment charnière, puisque depuis la crise sanitaire, le marché du bureau est sous tensions, avec la montée en puissance du télétravail. Ainsi, ALLDAY ne répond pas à une logique d’avant-crise, mais à celle, plus sélective, qui en est née.
Interview : Guillaume Benard – CEO de Fitz

Formé à Glion, école suisse de renom spécialisée dans le management hôtelier et le luxe, Guillaume Benard a fondé en 2016 Fitz Group, ouvrant successivement cinq établissements : Fitzgerald, Abstinence, Vesper, Hollywood Savoy, et La Fontaine Gaillon. Chaque adresse repose sur un principe clair : conjuguer exigence culinaire, identité visuelle forte et ambiance sociale codifiée. En 2023, il lève 3 millions d’euros auprès du fonds FPCI Food Invest pour soutenir son développement. Face à l’hégémonie des mastodontes de la hospitality parisienne, Guillaume Benard cultive une vision alternative entre signature singulière et rentabilité.
Interview : Thomas Renaud – Breakflip

En 2017, Eclypsia s’effondre. Ce site français dédié à l’actualité du jeu vidéo et du streaming, autrefois parmi les plus influents de sa génération, subit une crise interne violente. Dans ce chaos, deux figures refusent de disparaître avec la structure : Thomas Renaud et Quentin Mitard. Ils claquent la porte, récupèrent les talents disponibles et lancent Breakflip dans la foulée. L’objectif ? Continuer à produire, mais sous leurs propres conditions. Leur approche repose sur une stratégie éditoriale axée sur le référencement naturel et une couverture exhaustive des jeux compétitifs. Cette orientation permet à Breakflip de se hisser rapidement parmi les sites les plus consultés dans le domaine du gaming en France. En 2020, le site atteint une audience moyenne de 2,5 à 3 millions de visiteurs uniques mensuels, selon un classement d’Alexa Internet.
Interview : Pierre Aïdan – Co-fondateur de Legalstart

Pierre Aïdan n’est pas un entrepreneur tech comme les autres. Formé à Paris II Assas, docteur en droit, passé par Harvard, il prête serment aux barreaux de Paris et de New York avant de rejoindre Linklaters à Londres et New York, puis Davis Polk & Wardwell New York, deux cabinets d’avocats d’élite . En 2014, il cofonde Legalstart en s’inspirant de solutions tech américaines . Son projet ? Créer une plateforme en ligne visant à simplifier les démarches juridiques et administratives pour les entrepreneurs français. Cinq ans plus tard, il cofonde également Ekie (1ère “app” de Legal Care), poursuivant ainsi son engagement dans l’innovation juridique, cette fois au service des particuliers.
Interview : Cyrile Deranlot – Fondateur & CEO de Daumet

Formé à la physique des matériaux, Cyrile Deranlot passe par le CNRS durant une vingtaine d’années dont une douzaine dans l’équipe du prix Nobel Albert Fert au sein du laboratoire commun CNRS/Thales. En 2012, il y met au point un alliage or-tungstène unique au monde : 75 % d’or pur, 25 % de tungstène, sans nickel ni rhodium. Baptisé SpinD Gold, ce métal hypoallergénique, breveté trois ans plus tard, se distingue par sa résistance à l’usure et sa stabilité face à la corrosion. En 2016, Cyrile Deranlot quitte la recherche publique pour fonder Daumet avec une ambition forte : faire de sa technologie une nouvelle référence dans l’usage des métaux précieux. L’un des enjeux clés de sa deeptech consiste à réduire drastiquement l’extraction d’or. En collaborant avec des groupes comme LVMH et Hermès, il souhaite inscrire son innovation dans un mouvement de transition écologique des savoir-faire de prestige.
Interview : Tony Pinville – Fondateur d’Heuritech

Ancien développeur informatique dans le secteur financier devenu docteur en intelligence artificielle, Tony Pinville construit sa trajectoire professionnelle entre rigueur algorithmique et intuition humaine. Après 10 ans à coder pour les salles de marché, il reprend ses études et soutient en 2013 une thèse en machine learning à l’université Pierre-et-Marie-Curie. durant cette thèse, il rencontre Charles Ollion, chercheur spécialisé en intelligence artificielle, avec qui il fonde Heuritech dans la foulée. L’ambition est forte : appliquer le deep learning à la mode, en analysant les images provenant des réseaux sociaux pour prédire ce qui deviendra désirable. En 2016, Louis Vuitton lui ouvre ses portes, Dior suit, et la technologie s’infiltre dans les studios. Heuritech s’inscrit comme une référence discrète de la fashion tech européenne, couronnée par le prix d’innovation LVMH en 2017. En 2024, il quitte la direction opérationnelle, désormais intégré à Luxurynsight.
Interview : Thibaud Crivelli – Fondateur Maison Crivelli

Il compose à rebours. Thibaud Crivelli ne suit ni les codes du parfum, ni ceux du luxe. Très tôt, il s’intéresse à l’impact sensoriel des matières premières, sans jamais passer par une école de parfumerie. À l’âge de 22 ans, il décide de partir pour l’Asie, où il travaille pour des groupes cosmétiques, explore les lieux de culture des ingrédients, avant de commencer à développer une idée de marque personnelle. En 2018, il fonde la Maison Crivelli. Sa vision ? Faire du parfum le prolongement sensoriel d’un souvenir marquant : une dégustation de fruits de la passion dans des forêts isolées de bois de oud, la découverte des champs de safran nappés d’une épaisse couche de brouillard.La marque s’impose aujourd’hui dans 44 pays, à travers 450 points de vente. Une expansion éclaire pour une maison qui va fêter sa 8ème année.
Interview : Dr Luc Julia – Co-créateur de Siri

Il a co-créé Siri avant de claquer la porte d’Apple, a été Directeur Technique et Vice-Président pour l’innovation chez Samsung Electronics, puis insufflé l’intelligence artificielle au cœur des automobiles Renault. Aujourd’hui Chief AI Officer d’Ampere, filiale électrique du groupe, Luc Julia incarne une voix rare dans la tech : celle du sceptique éclairé. À l’heure où l’IA est brandie comme un mythe total, Dr. Julia persiste : il n’existe ni conscience machine, ni miracle algorithmique. Juste des outils, brillants parfois, imparfaits toujours, au service de l’humain. Auteur de “L’intelligence artificielle n’existe pas”, publié en 2019, ce franco-américain déconstruit les fantasmes avec une précision d’ingénieur et une obsession : rappeler que l’innovation est d’abord une affaire de responsabilités, pas de storytelling.
Interview : Laurent Deverlanges – Fondateur de Caviar de Neuvic

En 2011, Laurent Deverlanges tourne le dos à une carrière internationale dans l’agro-industrie, où il développait des marchés alimentaires à grande échelle, pour fonder Caviar de Neuvic, en Dordogne. Son ambition est nette : réinventer le caviar français en croisant excellence gastronomique, innovation durable et ancrage territorial. Sur un domaine de 30 hectares bordant l’Isle, il développe une pisciculture d’esturgeons respectueuse de l’environnement et obtient en 2021 la première certification bio jamais décernée à un caviar français. Il lève une première fois des fonds en 2015, puis renouvelle l’opération en 2022. Un an plus tard, il scelle une alliance stratégique avec le groupe Prunier, donnant naissance au nouveau leader national du caviar. L’objectif ? Imposer la signature française sur la scène internationale tout en gardant les identités de chaque maison. Face à une industrie tentée par la standardisation, il revendique un luxe d’origine.
Interview : Mathieu Nohet – Fondateur de baCta

En 2022, Mathieu Nohet revend Manty, une startup spécialisée dans la simplification des données publiques. Il quitte alors le monde du logiciel institutionnel, se forme seul à la biologie de synthèse, et décide de s’attaquer à l’une des matières premières dont l’industrie ne peut se passer : le caoutchouc naturel. En 2023, il fonde baCta avec une idée simple : produire du caoutchouc sans plantation, sans hévéa, grâce à des micro-organismes génétiquement modifiés capables de biosynthétiser la matière. Objectif ? Sortir le caoutchouc de la dépendance géographique et des chaînes opaques. En octobre 2024, baCta lève 3,3 millions d’euros pour structurer sa R&D en France et préparer la construction d’une usine pilote. Derrière ce pari technique, une ambition plus large se dessine : démontrer que le vivant peut être reprogrammé à des fins de souveraineté industrielle.